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donnés selon le genre et l'espèce les maladies qui surviendraient parmi leurs
                       habitans.
                                 Monseigneur,  les  principaux  objets  que  j'ay  crU  devoir  vous
                       raprocher,  surtout  apprenant  que  vous  étiés  actuellement  occupé  du  tra-
                       vail  de la  Colonie, si vous n'avés  plus besoin  de,s extraits et différents mé-
                       moires,  que j'ay  eu i'honneur  de vous  présenter  sur celles  de l'Isle  royale
                  ;    et de l'Acadie,  je  vous  suplie  de nie  les  faire  renvoyer,  les  gardant  tous,
                  I    du moins pour mémoire, et comme un journal  de chaque année auquel  j'ay
                  !    recours  selon la circonstance et le besoin  pour ma propre instruction et ma
                       sureté dans les réponses que je  fais passer d'après  vos apostilles aux diffé-
                  '    rentes colonies.
                           Te  suis avec resoect
                               Monseigneur
                                   Votre trés humble et trés obéissant serviteur
                                                      L 'ABBÉ DE  L "ISLE DIEU
                                                          Vicaire eénéral des  colonie.^  de la
                                                            Nouv~ile France  en  Canada.
                       Paris 21 juillet  1755.


                        LETTRE AU  PRÉSIDENT  DU  CONSEIL DE MARIXE  (30 JUILLET 1755)
                                                    -
                                                               Paris Le 30 Juillet 1765.
                       Monseigneur
                           La consternation  dont je me suis senty  frapé à la nouvelle de la prise
                       de nos deux vaisseaux  et des suittes fàcheuses que le public  avide de con-
                       jectures,  sembloit  prendre  soin  d'en  annoncer, ma  6té en même  tems et le
                       courage et la liberté de vous en  écrire.
                           Je me flatte cependant,  hionseigneur,  que vous êtes persuadé de mon
                       zèle pour tout ce qui intéresse votre  gloire aussy  bien  que de mon attache-
                       ment et de mon zèle pour  1'établi;ssement et le progrès  de nos chères Colo-
                       nies de I'Amérique  septentrionale, depuis 25 ans que j'y  consacre de grand
                       coeur mes  soins et  mes  peines  pour  ce  qui  concerne la partie  dant  jk  me
                       trouve chargé  sous  vos  ordres,  et  munis  des pouvoirs  de  hl.  I'Evèque  de
                       Quebec.
                           A  entendre  le ,public  tout  étoit  perdù.. . notre  flotte  disper,sée. . .
                       Luisbourg bloqué..  . les angloii rnaitres de la  Rivières St Jean..  . une flote
                       angloise  en  panne  dans  le  fleuve  St Laurent  et qui  nous en  di,sputoit et
                       nous  en rmpechoit l'entrée,  par consequmt de parvenir  jusqii'a  Québec  et
                       d'y porter les secours nécessaires. . notre fort de Beauséj'our pris et rasé. . .
                       Tous  les  établissemens  qui  sont sui ces  rivières  détruits  et  dispersés. . .
                       l'Isle  St Jean  prise  et ses nouveaux établissemens  détruits.. . voila Mon-
                       seigneur, ce qui ma  jeté  dans la consternation,  dont je  vous rends  compte
                       au commencement de ma lettre et ce qui ma  ôté jusqu'a  la fafié  de voua
                       épancher mon  coeur et  de vous marquer ma  douleur.
                           A qui en veut le public ou du moins quelques particuliers. . . quel profit
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