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un oubly, mais une marque de respect, et une preuve de déférence pur
vos veues aux quelles je me conformeray toujours tréj exactement et
mieux encore si j'étois sur les lieux pour les faire ex6niier de concert
avec le Gouvernement.
11 n'est pas douteux que Pétrit y trouvera son avantage puisque cc
sera procurer à la Colonie de nouveaux colons ot cultivateiirs.
II est kalement vray que la Religion y trouvera le siens puisque cc
sera pmcurer à ces habitans un moyen de rentrer dans le sein de l'egli~e
catholique, et que d'ailleurs c'est s'assurer et se rendre le maitre de 1'6-
du-ion de leurs enfans, en supposant comme vous me iaites l'honneur
de me le marquer, Monseigneur, qu'ils le présenteront aux missionnaires
pour en recevoir le Baptême et que lors qu'ils seront en ige ils les enver-
ront aux écoles et aux catéchimes pour y être instruits dans la foy et
la croyance catholiques, apostoliques et romaines.
II est pourtant vray que d'après les conditions qu'ils font, l'inconsé-
quence d'opinions dans lesque!les ils dkirent vivre, et la conduitte qu'ils
promettent de tenir pour leurs enfans doit au moins mettre les mission-
naires en défience vis à vis d'eux ; mais sans le leur laisser appercevois il
y a des gens à qui il faut supposer une partie de la bonne foi qu'on veut
leur inspirer et dont il faut mériter la confiance par celle qu'on leur
marque, pt:r.suadé que les hommes se mênent beaucoux mieux et plus
suretrient par l'insinuation, la douceur, et la persuasion que par l'autorité,
surtout en matière de Religion, qui se persuade et ne se commande l>ai
attendu qu'il ne suffit pas de la prêcher à l'esprit par principes mais de la
faire goUter au coeur par sentiment.
Quant aux autres mesures et précautions que vous me marqués dans
votre lettre, 3lonseigneu1, je les c,rois absrilurnent nécessaires, et suis per.
suadé que Messieurs les Gouverneur et commissaire ordonnateur y timen-
dront exactement la main, sur les ordres que vous leur en donnerés. Je ne
du
connois pas personellement le second, mai,s je suis bien ~ür premier, qui
n'est pas rnoins attentif à I'Etablissement et au progrès de la Religion,
qu'au bien du service, et qui a toutes les qualitts de l'esprit et du coeur,
pour pourvoir et fournir à l'un et à l'autre.
D'ailleurs l'e poste des allemands, n'est qu'a douze lieues de la Nou-
velle Orléans, en remontant le ileuve, par conséquent sous la main rle Mon-
sieur de Ker1et.k et de Alonsieur d':~~ul>erville. qui pourront le veiller dc
près, et pourvoir à ce que les conditions iml~osées à ces nouveaux habibins
soient exactement executées et remplies de leur part, si ils veulent se ren-
dre dignes de la protection que vous voulés bien leur accorder. quoy que
d'une croyance différente de la nbtre, dans l'espérance qu'ils sc feront ins-
truire et que tôt ou tard ils se rendront à la persuasion et à la force. non de
l'autorité mais de nos prescriptions contre eux, qui sont bien nos plus fo~tes
armes. et le discrédit et la foiblesse des motifs de leur sénaration de nr~tre
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communion.
Je peiae donc l'fonseigneur qu'il n'y a rien a rabâtre ny a diminuer
des conditions que vous voulés imposer à ces émigrants et que puisque v~us
me permettés de vous dire mon sentiment, il y auroit même encore quel-