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ARCHIVES QUÉBEC                         149
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                        lard  a  27'  et le  saincloux i 29'  et quc d'ailleurs l'anglais luy donnait 51  d?i
                        castor quoy quil ne lup couta que 3'  1P.
                            C'est  avec cette  provision  de niunition  de  bouche,  que  Monsieur  I,c
                        Loutre a  commeiicé  son opération  (jointe a 90 quarts de lard)  à  quelques
                       cordages et grapins que Monsieur Prévost  luy  fit délivrer des magazins de
                        Iauisbourg.
                            Monsieur  Le  Ia'utre, observe  a  la  vérité  un  petit  commencement  de
                       vivres  pour  les  ouvriers quil  faisoit  venir  des  mines  (car  pour  ceux  qui
                       étoient pris parmy ses habitans il;  étoient reputés rationnés par le Roy) mais
                       que  comnie  il  luy  falloit  payer  les  journées  des  ouvriers  de i'ac~die an.
                       gloise, il fut obligé d'emprunter encore 10001 .;ur  ses billets a différetis par-
                       ticuliers pour  lesquels aussi bien que pour les 3000'  a luy pretés  par  Mon-
                       sieur Prevost: le même Monsieur  Prerost luy  a accordé trés gratieusement
                       dit il, des lettres de change sur le Trésor royal  et ce en déduction dcs 50000'
                       a luy promises par la cour, pour la confection de son al~hoi~teau.
                           Quant à l'excédent des dits 50000'  montant  à 46WN il a été fourny par
                       les puissances de  Québec,  non  en  ai-gcrit. mai,s en marchandkes pri'ses dans
                       les magazins  de  Eeauséjour  et de la  Raye verte  et  a luy  delivrées  sur ces
                       billets,  et sur les ordres  de filotisieur  le général  Diiquesne  et de Monsieur
                       Bigot intendant général.
                           C'est  avec la dernière ressource dont  on  vient  de parler que Monsieur
                       Le L'outre a mis son abboiteaii dans l'ktat  ou il  est actuellement, mais ce na
                       pas été .$anfi perte sur l'échange  des marchxndises a  luy  fournies, et qu'il  a
                       fallu convertir, soit en arpent soit en dansées ou autres choses  appropriées
                       aux besoins des ouvriers de l'abboiteau  (ccs marchandises  cl'ailleurs  étoient
                       de mauvai,~ alloués et de très mauvaise qiialité puisquelles  n'étoient  que de3
                       restes  de magazinas.
                           En  sorte  que  1Ionsieur Le  Loutre  as,sure qii'il  auroit  plus  iait  avec
                       30000' d'arg-cni qu'avec lei 46000'  de marcliandises  n 111 y fournies des niaga-
                       sins, d'ou il részil'te  (suivant qu'il  l'affirme  par  :es  lettres)  une perte  pour
                       luy et au detrinient de ,son opbratioii dr plus  d'un  liers.
                           L'iiicoiivénieiit  dont  se plaint  icy filonsieiir  Le  Lriiitre  et qui  n'est  au-
                       cunenictit  vcnii dc son  fait. ne 1'2 pi ri.ii>éch6  rlz nniisirr  soi1 ahhi~itcaii et
                       de le porter au point de perfemction et de rolldité ou il est polir ce qui en  est
                       fait.. . Il assure qui1 est a pliis de moitlP et a près des deux tiers coiistmit
                       de la manikre la pliis solide et à l'épreuve  des plus grandes forces de la mer,
                       de la plu15 grande violence des marées, de la rigueur de l'hycer,  des grandes
                       eaiix de l'automne,  des glaces ile I'hyvcr, ct des ii?oni!atioiis di? printe,ins.
                           On lie. s'amusera  point icv  3 rqièter ce qiii a  été  dit dans le travail de
                       1753, de  l'iitilité  de cet  ablioiiteau  rt  ilcs  avaiitaces  qu'on  en  put retirer
                       pour  la Colonie, et  pour toutes celles ou il  :ers nécessaire  d'en  conwuire,
                       il  suffit  d'ajouter  icy  qu'a  l'excnililc  et  sur  le  niodel  de  celuy  de  Mon-
                       sieur  Le  Loutre  il  en  a  dcja  été construit  clans  le  méme  terni5 ou a  peu
                       près,  doiize  autres;  sqavoir  trois  à  Chipniidy,  huit  à  hiemerankouk,  et
                       un à la butte  à  Roger, ce  qui  prouve la nécessité  reconnue,  et  les  avanta-
                       ges de ce;  abboiteaux  pour  le  deséchement  et la  fertilisatiori  des terres de
                       nos  Colonies.
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