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cution; mais son zEle  et  son intelligence soutenus de la confiance de ses tia-
                                       bitants luy firent bi'entot imaginer un remède à l'obstacle  qui auroit du I'arrë-
                                       ter et un suplément au vuide de la somme qui luy manquoit  (tant il est sray
                                       qui1 y  2 dcs Iiummes a qui les obstsdes irritcnt  le courage  et ne les  rebu-
                                       tent  pas).
                                           h1oniii:r  1.e  Loiitre,  acsenibla  les  halii!~n;  de toutes  ces  risières  et
                                            ,..
                                      <Ics (II:  tcrri~i: 2-!:lissrini~iis q2i sont sous le fort de Beeiiséj'our, il les assiira
                                      <le !n,prot-c:io:i  dit l?oy, leliï fit voir les efforts de dépenses que Sa hlajejté
                                                                où
                                       faisoit  pour  eus. l'ol>ligati~~i ils étoient d'y  concourir et d'y  contribuer,
                                       et le r6sul:;it  i!e  13 d&lil~$ra:ion des ha1)itan.s par luy convoqués  et d6putés à
                                       ce  sujet, fi:t qiie les d.  habitans,  tous  encore  et  ~olidaircment les uns  pour
                                       les autres :se  cliargeroieiit  de  contribuer  jusqu'à  la  concurence  de  381501
                                       tant en  fourniture de matériaux de toilte espèce qu'en contribution de m:sin
                                       d'oeuvre  ce qui réduisit  à l'instant  et  a  la  décharge de  l'état  et  du  Roy  It:
                                       nlontaiit du devis rstinia:if  ide S612N a quoy il avoit été porté  par  l'in:;&-
                                       nieur)  à la  somme  de 4597G4 pllis  fuibl,e de  3030'  que  celle qui avoit  ét6
                                       promise  par  le Roy  d'ou  il  resultoit  que  hlonsieur  Le Loutre  se  trouvoit
                                       alors vis  a  vis  de  l'étoffe  quil  avoit  demandé  pour  la construction  de son
                                       al)boi:eau  et de 8C301 de plus, aussi ne pensa-t-il  (sûr quil étoit (le l'approba-
                                       tiom et des ordres du ministre)  qu'à  presser la  founikure du  contingent de
                                       ses liabitans qui dans le courant des trois derniers mois de 1753 firent I'ap-
                                       prochernent  de toutes  les  espèces de  matéreaux enoncées dans leur délit&
                                       ration.
                                           Les choses dans cet  état  Monsieur  Le Loutre  se  rendit  à  sa  Mission,
                                       sous le  fort  de  Beailséjour  et ne  songea  plus  qu'à  saseiirer  d'un nombre
                                       suffisant  d'ouvriers, tant  du  côté  des mines que  de  celuy  dei habitans  qui
                                       étoient sur ses rivières, à l'effet de pouvoir  commencer  son  opération  a.ux
                                       premiers  jours  du  printemps  de  1754.  comptant  d'ailleurs  pouvoir  tirer
                                       sur le  Trésor  de  Québec,  ou  sur celuy  de  Louisbourg  les  50000'  qui  luy
                                       avoient  été promis  par  la  cour, mais ,son embaras  fut plus  grand que t,~iit
                                       ce qu'on  peu~t imaginer, lorsquil  aprit  que les  fonds n'étaient  faits  n'y  du
                                       coté de @&bec  ny  de celuy de Louisbourg. . . il est inutile de parler  icy ,des
                                       différentes contradictions qui1 éprouva  d'ailleurs  rien  ne  le  rebutât.. . les
                                       avances étoieiit  faites les  avantaKes qui devoient  résiilter  de son opération
                                       llencouragL!rent..  . l'estime  et l'approbation des Puissances  des deux Gou-
                                       verneniens de Quebec et  de Louisliourg le soutinrent, le zèle et l'amour  du
                                       bien  public  luy  tinrent  lieu  de  finances  (du  moins  pour  la  plus  grande
                                       partie).
                                           Dans cette pasition  Monsieiir  Le  Loutre  qui connoissoit  depuis  long-
                                       tems les  vues  et le  zEle  de  hlonsieur  Prévost,  pour  le  bien  le progrè~ et
                                       l'accroisjement  de nos  colonies  surtout  de celle de  I'IsIe  Royale,  ou  il  est
                                       intendant et commissaire ordonnateur pour le Roy, ,se replia vers ce bori et
                                       fidel citoyen et luy emprunta sur son billet 3Cû@ en lettres de change dont
                                       il se servit pour acheter du castor qu'il échangea avec un marchand anglais
                                       du fort de Mejagoiiecli, pour de la farine, du lard et dii saindoux quil eut à
                                       a~és bon  compte puisque  la  farine ne luy  revenoit  qu'à  11. le quintai,  12
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