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,En partant  de  ce  principe,  admi,s et reconnû  Monsieur  Le  Loritre
                                       s'est  flaté que vous voudrés bien  Monseigneur, avoir la bonté de luy fa'ur-
                                       nir  de  qui~y finir  et  parachêver  son  abboiteau,  et  l'abbé  de  l'Isle  Dieu
                                       s'est  chargé,  d'autant  plus  volontiers  de  vous  prksenter  sa  requete,  a  ce
                                       sujet, que vous avés bien  voulû i'assurer  dans une de vos lettres, que  YDUS
                                       ne changeriez rien aux arrangemens et aux entreprises de Monsieur Rouillé.
                                           La trés humble  prière  de  Monsieur  Le Loutre,  au  sujet de  son  ab-
                                       boiteau  se réduit  à derix choses.
                                           La  premiére  de  ces  deux  grâces,  Monseigneur,  est  que  vous  ayés
                                       pour  agréable  de  luy faire  encore délivrer 20000'  pour achever et perlec-
                                       tionner  SOII abboiteaux  ce qui fera 70W de dépense pour le Roy, et pour
                                       un  ouvrage  qui  coutera  au  moins  15OOOCJ.. . dont  le  surplus, en sus  des
                                       70000L  payés  par le  Roy,  viendra  de l'oeconanie  de l'entrepreneur  et  du
                                       contingent  de ses  habitans.
                                           La  seconde  qu'il  vous  plaise  ordonner  que  le  suppliant  sera  rem-
                                       boursé,  soiit  au  Trksor  de  Québec,  soit  a celuy  de  Louisbourg,  des  fari-
                                       nes,  lard,  et  sain doux  qu'il  a  acheté  pour  la  nourriture  de  ses  ouvriers
                                       qu'il  a  tiri  de l'acadie  anglaise,  sur le  mémoire  qui1 en  présentera  certifié
                                       d'ailleurs  par  Monsieiir  de Vergor commandant  de  Beauséjour.
                                           Monsieur  Le  Loutre  ajoute  une  troisième  demande,  qui  paroit  très
                                       intéressante. et que l'abbé  de  l'Isle  Dieu  a  crû  devoir  joindre  icy.
                                           11  s'agit  d'une  levée  de  4  à  500  toises  qui  renferme  un  marais  de
                                       30  bariques  de  semence  et  qui  est  sçitué  le  long  de  la  Rivière  qui  vous
                                       sépare  des  Anglais,  prèi l'Isle  de  la valière.  Cette  levée  a été rompue  il
                                       y  a  quelques années  par  les Anxlois  sou3 le  commandement de  Monsieur
                                       de St-Ours  qui  par  là,  a  fait inonder  nos  terres  et ruiné  les habitans qui
                                       y étoient  btablis.  et aux quels  il  seroit  rriêrne  dû une indemnité  de  la part
                                       des  Anglois. . .
                                           Monsieur Le  Loutre demande  à  la cour,  la permission  de  faire riita-
                                       blir  cebte  levée  aux  noms  des  habitans  qui  y  sont  intéressés et même  de
                                       toute  la  Colonie,  qui continuera .ses d ri ères  et  ses  voeux  pour  votre  pré-
                                       tieuse  conservation.
                                                                 Monseigneur.. .
                                                                                 Non  signé.







                                                                               Paris le 12 juillet  1755.
                                        Monseigneur,
                                            Le mémoire  cy  indus ma  été remis  par  les  suppliantes y  dénommées
                                        sur le prétexte de la correspondance  que  j'ai  avec les différentes  Colonies
                                        de  l'Amérique  Septentrionale. . . Comme  je  n'en  ay  aucillie  avec  crlleî
                                        de  l'Amérique  méridionale,  je  I'avois  d'abord  refusé; mais  sur  ce  qu'on
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