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nnciirvEs DE  QUBBEC                     363

                       avés  droit de vie  et de mort, et ,l'ailleurs  la bonne opinion  que I'angleterre  a
                       de ses pretentions (quoy que detruites par ses proprrî titre.,  et par une cbaiue
                       de raisonnemeus  et de  conseqoences  que M.M.  les  commissaires  du  Roy  en
                       ont formk et tir6 contre elle), vous mettroit hors de risque d'etre  pris  au mot,
                       quand le projet  de cantonnement  luy scroit propose  d'emblé,  et  sans  sonder
                       le terrain.
                          3* Et comme il faut s'attendre  a  tout de la  part d'one  nation  qui  prend
                       ses simplw pretentions pour des titres incontestables en suppwant que  I'angle-
                       terre ne  voulut  entendre a la fixation  des limittes  uy  sur la rcpresentation  et
                       la confrontation  des titres ny sur le plan  de cantonnement proposé, dans i'eape-
                       ranee que la  conlosion ou sont resté les proprietes  respertives  depuis  le  trait6
                       d'utrecth,  luy sïruit plus favorable que des abornemens  comtans  fixes  et  de-
                       termines,  nnus avons cr(i d'apres i'idée  ou nous sommes que la Cour ne  voudra
                       pas consentir a perdre sa main  parce qu'on  luy conteste son poiilee  (ou plurtot
                       qu'elle In  cedé), que le seul moyen  de se garantir de l'avidité  rle  I'snglois seroit
                       de  se eautonner  et  de se  fortifier, de s'etablir  rnhe dans  ce  qu'elle  pnqsede
                       encore,  en  attendant  qu'elle  pu  repeter  sur i'anglois  ee qu'il  luy  o  enlevé,  et
                       c'est  pour cela, que nous avons ajouté une nouvelle feuille d'observations  dont
                       le  projet  seroit  une  annonce de guerre,  plutat  qu'une  voye de conciliation  et
                       d'ailleurs  plus dispendieux et moins favorable que la fixation des  limittes, soit
                       sur la  reprcsentation et la  confrontation des titres,  ou  sur le plan  decantone-
                       inent proprwé.
                           Sil m'etois  permis  de donner quelque redit6 a mes aiuipies reflexions sur
                       la conduite qu'ont tenu les deux couronnes depuis le traité d'Utrecth,  J'oserois
                       presque dire  qu'elles  n'auroient  du se permettre aucun  etablissement  jusqu'a
                                                      .  .
                       la  fixation  des limittes  pour  être reci~roauem' sur de  s'etablir  solidement  et
                       San* retour   . un  auroit rrnrlii Ir cantonoeri.t:nt et la itriinnoissance des vrxye*
                       limittes hien  mvi~ dil3eilr.i. on  ne sc  batteroit  pal aujour<l'biiy du  pos*mauire
                       vL a  vi:  <lu petitoire et  der  ti:re*  qui  *culs <luivcnt d~.c;der la  qurstiiin. mai*
                       Ir goiivvrnement  <I'any.etrirre cl rr9  inaxiintir sur  I'ctal~lissement di-se- colonie*
                       n'ont  rien de semblables a eee  qui se uratiqus en france
                  $        En angleterre  ce sont des compagnies  qui formcnt les premieres  colonies
                  j    et en font  les  frais. .  si elles reussissent  le aouvernemeut  les  avoue et les  en
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                       recompcnse par  de simples concessions, en s'en reservant toujours la proprieté
                       domaniale.  et  ln  souveraineté,  voila  paurquoy  I'anglois  pousse  toujours  sa
                       pointe  et ne donne de bornes a ses pretentioiis  que celles de sa eupidith.
                           Si au contraire ces compagnies echouent le Goiivernement les desavoue.. .
                       on en peut  donner pour  exemple ce  qui  vient  de se  passer  dans  le nord  de la
                       Louisiane, du coté du detroit ou nombre d'anglais avoient etably des magaeins
                       dans nos propres colonies, on s'en  est plaint, le gouvernem'anglois  s'cst apperçu
                       qu'ils n'y  etoient pas asses affermis pour  les y soutenir et les a meconnu.
                           Eu france au contraire c'est  le Roy qui etably luy meme ses colonies,  s'il
                       arrive quelque  discussion elle  se decide  vis  a  vis  de son  egal  mais  ce sont lea
                       particuliers  avides  et interessb qui font  naitre les  dificultb, tel est je  crois le
                       nœud de celles  qui se trouvent aujourd'huy  entre la france  et I'angleterre.  je
                       erains d'avoir  portb sur cela trop loin men  retlexions politiqiies.  mais  pour  ma
                       tranquilitb et ma sureté je  sçay a  qui j'ay  pris la libert6 de les confier.
                           4'  Comme  il  n'y  a  point  d'apparence  que  la cour  veuille  livrer  a leur
                       mkuveis sort, les pauvres  hahitans François  qui se  trouvent actuellement dans
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