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avés droit de vie et de mort, et ,l'ailleurs la bonne opinion que I'angleterre a
de ses pretentions (quoy que detruites par ses proprrî titre., et par une cbaiue
de raisonnemeus et de conseqoences que M.M. les commissaires du Roy en
ont formk et tir6 contre elle), vous mettroit hors de risque d'etre pris au mot,
quand le projet de cantonnement luy scroit propose d'emblé, et sans sonder
le terrain.
3* Et comme il faut s'attendre a tout de la part d'one nation qui prend
ses simplw pretentions pour des titres incontestables en suppwant que I'angle-
terre ne voulut entendre a la fixation des limittes uy sur la rcpresentation et
la confrontation des titres ny sur le plan de cantonnement proposé, dans i'eape-
ranee que la conlosion ou sont resté les proprietes respertives depuis le trait6
d'utrecth, luy sïruit plus favorable que des abornemens comtans fixes et de-
termines, nnus avons cr(i d'apres i'idée ou nous sommes que la Cour ne voudra
pas consentir a perdre sa main parce qu'on luy conteste son poiilee (ou plurtot
qu'elle In cedé), que le seul moyen de se garantir de l'avidité rle I'snglois seroit
de se eautonner et de se fortifier, de s'etablir rnhe dans ce qu'elle pnqsede
encore, en attendant qu'elle pu repeter sur i'anglois ee qu'il luy o enlevé, et
c'est pour cela, que nous avons ajouté une nouvelle feuille d'observations dont
le projet seroit une annonce de guerre, plutat qu'une voye de conciliation et
d'ailleurs plus dispendieux et moins favorable que la fixation des limittes, soit
sur la reprcsentation et la confrontation des titres, ou sur le plan decantone-
inent proprwé.
Sil m'etois permis de donner quelque redit6 a mes aiuipies reflexions sur
la conduite qu'ont tenu les deux couronnes depuis le traité d'Utrecth, J'oserois
presque dire qu'elles n'auroient du se permettre aucun etablissement jusqu'a
. .
la fixation des limittes pour être reci~roauem' sur de s'etablir solidement et
San* retour . un auroit rrnrlii Ir cantonoeri.t:nt et la itriinnoissance des vrxye*
limittes hien mvi~ dil3eilr.i. on ne sc batteroit pal aujour<l'biiy du pos*mauire
vL a vi: <lu petitoire et der ti:re* qui *culs <luivcnt d~.c;der la qurstiiin. mai*
Ir goiivvrnement <I'any.etrirre cl rr9 inaxiintir sur I'ctal~lissement di-se- colonie*
n'ont rien de semblables a eee qui se uratiqus en france
$ En angleterre ce sont des compagnies qui formcnt les premieres colonies
j et en font les frais. . si elles reussissent le aouvernemeut les avoue et les en
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recompcnse par de simples concessions, en s'en reservant toujours la proprieté
domaniale. et ln souveraineté, voila paurquoy I'anglois pousse toujours sa
pointe et ne donne de bornes a ses pretentioiis que celles de sa eupidith.
Si au contraire ces compagnies echouent le Goiivernement les desavoue.. .
on en peut donner pour exemple ce qui vient de se passer dans le nord de la
Louisiane, du coté du detroit ou nombre d'anglais avoient etably des magaeins
dans nos propres colonies, on s'en est plaint, le gouvernem'anglois s'cst apperçu
qu'ils n'y etoient pas asses affermis pour les y soutenir et les a meconnu.
Eu france au contraire c'est le Roy qui etably luy meme ses colonies, s'il
arrive quelque discussion elle se decide vis a vis de son egal mais ce sont lea
particuliers avides et interessb qui font naitre les dificultb, tel est je crois le
nœud de celles qui se trouvent aujourd'huy entre la france et I'angleterre. je
erains d'avoir portb sur cela trop loin men retlexions politiqiies. mais pour ma
tranquilitb et ma sureté je sçay a qui j'ay pris la libert6 de les confier.
4' Comme il n'y a point d'apparence que la cour veuille livrer a leur
mkuveis sort, les pauvres hahitans François qui se trouvent actuellement dans