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Nous nous sommes mis en etat 1" de Vous presenter un tableau cxaet de
toute la colonie, 2' un plan de cantonnement qui puisse établir un equilibre
d'intcrct proportionnel et une paix solide entre les deux nations.
Dans le premier plan, vous verrés ce que la France pwsede et qu'elle peut
ceder et ce qu'elle doit reclamer et de la nécessite d'aeeelerer la fixation da
limittes.
Par le aeeond nous propasans un projet <le cantonnement qui facilite in
fixation des limittes, ne laisse plus aucun melange entre les deux nations et etein
par consequant toute semence de discussion et tout germe de division.
D'ailleurs (et c'est un avantage commun aux deux nations) le plan de
cantonnement proposé forme une chaine de correspondance entre tous les
postes que chacune aura qui les mettra a portée d'établir si solidement leura
possffisions, que rien a perpetuité n'y pourra donner atteinte.
Nous souhaitons beaucoup que ce plan de cantonnement soit du gout
ile la Cour. et que les anglois veuillent bien y acceder, mais comme ils sont peu
portés a la conciliation dans le cas ou ils refuseroit de s'y prêter, par le systcme
ou ils sont de toujours pecher en eaux trouble et de se porter en avant sans
rutres titres de propriété que ceux que leur suggere et que leur fait supposer
i'envie qu'ils ont de s'agrandi ; nous ne voyons d'autre moyen de s'opposer
aux preteutions sans bornes de I'uiglois que celuy dp nous fortifier dons les
differens postes qui nous restent, eomme nous avons fait du cote de la riviere
de S" Margueritte par Petablissement du fort de Beausejour. pour srreter
ravidit6 d'une nation qui ne eonnois de bornes, que eelles qu'elles ne peut
franehir.
Nous donnons egalement le plan des differens postes, que dans cette der-
niere suposition, la frencp auroit a fortifier, mais M. Le Loutre qui connois le
local de cette colonie pense qu'il ne faut prcndre ce dernier party qu'a I'extre-
mité d'autant plus que :
1" II seroit beaucoup plus dispendieux a executer que celuy d'un canton-
iiement reciproque
2" Il nous conserveroit ce que nous avons encore et ce que nous possedons
dana cette Colouie; mais il ne nous mettroit ny en droit ny en etat de reclamer
ee qu'on nous a usurpé.
3' Enfin il ne nous donneroit pas la même facilité de fixer a nos familles
Fran~okes un asile aussy sur et aussy avantageux, ny celle de les y etablir sussy
solidement, et d'ailleurs les operations en seroient bien plus dispendieuses, et
de bien plus longue balaine.
II paroit donc incontestable ci demontré qu'il n'y a d'autre party a
prendre que celuy de mettre tout en ceuvre pour engager les anglois a aeceder
au plan de canto~em' propos6 et nous esperons que vous en jugerés ainsy
lorsque vous i'auréa va et examiné. . . d'ailleurs je crois M. Le Loutre eu etat
de repondre aux difficultés que vous y pouries trouver lorsque vous luy aures
donne jour pour l'entendre et pour repondre aux questiom qu'il VOU3 plaira
luy fabe.
II remit hier a M. le Comte de la Gdisauniiiere nos deux premieres ope-
rations. c'est a dire celle du tableau general de la Colonie et celle du plan de
Cnntonnrment.
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