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140 ARCHITTES DE QUEBEC
ORDOxNANCE DE M. DI? MEULLES AU SUJET DE LA TRAITE DES PEL-
LETERIES ET DE L'EAU-DE-VIE AVEC LES SAUVAGES DE L'ACADIE
(ler fevrier 1686)
Beaubassin, le ler février 1686
Nous étant informés pendant le séjour que nous avons
fait au lieu nommé Beaubassin de la conduite que terioient
les sujets de Sa Majesté touchant la traite des pelleteries
avec les Sauvages et aïant appris qu'aucun d'eux ne fai-
soient point de difficultés de traiter les armes, capots cou-
vertures et autres choses étant à l'usage des dits Sauvages,
que même la 1)lupart se servoient de leur facilité pour les
engager à boire de l'eau de vie. et leur en préter et par ce
moïen les m nettoient hors d'état (le poiivoir satisfaire à
leurs dettes. Lesquels se trouvant dans l'impuissance de
pnïer se retiraient souvent chés nos voisins pour y porter
leurs pelleteries, connue aussi qu'une grande partie des
dits liabitans, sachant 5, peu près le retour des dits Sali-
vages alloient au devant d'eux pour traiter de l'eau de vie
et sous prétexte de se faire payer de leurs dettes consoni-
ri1e.r toutes les pelleteries qu'ils peuvent avoir pour sub-
venir à leurs nécessités, 5 quoi étant obligé de pourvoir
et de faire un règlenierit fixe et stable à l'avenir, nous
faisons défenses à toutes personnes de quelque qualité et
conditioii qu'elles puissent être sous prét,exte d'aucune
dette, de forcer et violenter à l'avenir les Sauvages pour
le paiement d'icelles, laissant la liberté aux dits Sauvages
de les païer si bon leur semble de ce qui leur sera prété
dorénavant, accordant toutefois aux dits habitans la li-
berté de retirer pendant deux années à commencer du
jour de la publication de la présente ordonnance les prets
qu'ils auront pu faire par le passé. Mais comme il pour-
roit arriver que sous prétexte de prétentions vaines et