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60 ARCHIVES DE QUEBEC

ssmble autant utile à Sa Majesté qiie juste, de leur donner
quelque secours cle \<.ivres et d'outils propres à leur tra-
vail, et de leur payer la culture des deux premiers arpents
de terre qu'ils abattrou1 et brûleront, quoique pour leur
compte et à leur profit, les obligeant d'en cultiver en
échange deux autres dans les trois ou quatre années sui-
vantes, au profit des familles qui passeront de France ici,
sans que pour ce il leur cn soit rien payé; par cet expé-
dient on leur fouimit les moyens de se faire un fonds de
subsistance pour l'hiver, et on prépare des terres pour les
familles que le roi senible vouloir ktablir à ses dépcns.
Cette manière de donncr un pays de nouvelle ronquête
a son exemple daiis l'antiquité romaine, et peut répondre
à celle en laquelle on donnoit autrefois chez les mêmes ro-
mains les clianlps des provinces subjuguées qu'on appc-
loi1 proedia t~zilitaric~; la pratique de ces pe~~ples politi-
ques et guerriers peut à rnon sentinient être judicieuse-
ment introduite, daiis un pays éloigné de niille lieues de
son monarque et du corps de l'état dont il n'est qu'un
membre fort détaclik, qui peut se voir souvent réduit à se
soutenir par ses propres forces. Elle est à nion sentiment
d'autant plus à. estinier qu'elle fera quelque joui. au roi,
un corps de vieilles troupes qui ne seront plus à charge à
Sa hlajestk, et cependant capables de conserver le corps
de cet état naissant de Canada avec tous les accroissemens
qu'il peut recevoir contre les iricursions des sauxragcs ou
les violentes invasions des europ6rns, même, dans les be-
soins pressants de l'ancienne France, fournir un secours
considérable à Sa Majesté.
Outre ces premiers motifs, il est bon de peser sur celui
que font naîtrc la paix et la tranquillité publique, pour les-
quelles maintenir, il faut mettre en pratique toute la pru-