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dence humaine, n'y ayant rien dans la vie civile dont la
conservation soit si précieuse que des choses qui tendent
au maintien de l'union et du repos cies peuples qui dépen-
dent particulièrement de leur fidélité envers leur souve-
rain et de celle-ci la conserration des provinces conquises
et nouvellement découvertes dans les pays éloignés, à l'o-
béissance et sous la domination de ce même souverain,
pourquoi les premiers de nos rois, plus grands politiques
qu'on ne s'est persuadé, introduisoient dans les pays de
iiouvelles conquêtes des gens de guerre dont la fidélité
leur étoit bien connue, ct qui étoient nés leurs sujets, afin
de contenir au dedans les habitans dans le de~roir, et au
dehors, éloigner leurs ennemis communs, et polir les y en-
tretenir et fa,ire subsister, ils leur concédoient des terres
dans ces pays pour les cultiver, et faire de leurs produc-
tions tout le nécessaire à la vie; pratique également éco-
nome et politique, puisque d'un côté, elle épargnoit les fi-
nances du trésor public, et que de l'autre, elle intéressoit
l'officier et le soldat en la conservation du pays, comme
en celle de son propre héritage.
Les vieux liivernans qui demanderont des habitations
pourraient trouver cette condition du service à rendre à
Sa Majesté, nloins agréable que les soldats, si d'un côté
les droits naturels qui les obligent à se mettre en campa-
gne, lorsqu'ils sont commandés, de l'autre, l'honneur dont
on les peut toucher, et la remise qu'on leur peut faire des
aut,res droits onéreux qui suivent ordinairement les con-
cessions! ne les engageoient suffisamment à la recevoir,
ainsi on la peut stipuler dans les contrats qui leur seront
passés.
Et comme Sa Majesté semble prét,endre faire la dé-
pense entière pour former le commencement des habita-