Page 66 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Frères Charron assurèrent également la  tenue de quelques écoles dans Ies
                                 egglomérations  éloignées  des  eetitres le.  Et  l'on  pourrait  ejouter,  à
                                 titre d'hypolhèse  t rés  plausible - les  témoignages  préeis  faisant  déiaut
                                 sur ee point - que  quelques eurés oeeupèrent  sans doute  leurs loisirs  à
                                 enseigner  la  Iecture  et  l'éeriture  aux  enfants  de  leur  paroisse.
                                     De  toutes  ees  préeisions,  on  ne  peut  évidemment  eoncIure  que
                                 i'instruction  primaire  des  garçons  fut  très  poussée  dans  les  campagnes
                                 au XV114 et  même  au XVIII'  siècle;  toutefois,  les  enquêtes  faites dans
                                 les  registres  des  paroisses  et  dans  les  greAes  des  notaires  établissent
                                 qu'un  ires  grand  nombre  de  personnes  savaient  [ire et  éerire;  d'autre
                                 part,  les statistiqnes du  Séminaire de  Quéhee pronvent  également  qn'un
                                 groupe important d'élèves  se présen taient chaque  année prêts à eomrnen-
                                 eer le latin;  plnsieurs  vcnaierit  de la  campagne 17,  preiive  qu'ils  avaient
                                 di fréquenter Yeeole  élémentaire de leur paroisse  ou  reeevoir  des leçons
                                 Jans leur  famiIle.
                                     Que valaient  eeux  qni  assumèrent  la  direetiun  des  petites  écoles ?
                                 Le  problème  du  personnel  enseignant  ayant  été  résolu  per  VEglise,
                                 l'autr~rité religieuse  s'oeeupa  de  très  prés  du  recrntement  et  de  la  for-
                                 mation  des miiitres.  Les Jésnites.  les Réeollets,  les Sulpiciens,  les  Unu-
                                 liues, les kurs de la  Congrégation  de Notre-Dame et  les Frères Hospita-
                                  liers  de  Saint-Joseph  de  la  Crrix,  dits  Frères  Charron  s'adonnèrent  à
                                 Iëduea~ion de la jeunesse.  Deri:  i'ençemlle,  la plupart de ces pédagogues
                                 n'ont  d'autre  diplôme que  eelui  de leur bonne volonié  et de leur  dévclue-
                                 ment  h une  cause excej!ente.  Les  autorités religieuses et civiles verront
                                 cependant  à e~iger des ceikihcats  de moralité et  de compl.teiice.  D'autre
                                 part,  Ie  progranime  des petites  éeoles  n'étant  pas  tellement  compliqué,
                                 il  était  relativement  facile  anx  rnaîlres  de  posséder  les  eonnaissarices
                                 reqnises  pour  ~eiijr convenablement  leur  classe,  sinon  pour  eiiseiger
                                 selon  toutes les exigenees de la  pédagozie  modcrne.
                                     Un  dernier  mot  sur  la  iréqueritation  scolaire,  On  peut  bieii  se
                                  demander ee qri'elle  iut, daiia ee pays an elimat rigoureux, on les niai-eiis
                                 de  eomrnunica~ion faisaient  graiidement  défaut,  où  les  maîtres  étaieiit
                                 rares,  lea  dislanees  à  parcourir,  eonsiderables,  la  guerre,  presque  eon-
                                 tiiiiielle,  où  enfin  les  raisoiis  lie  maiiqiiaieiit  pas  pour  exciiser  I'abserice
                                  aux cIasses.  Il  ne faut doiie pas s'attendre  à une aksiduité extraordinaire:
                                 nos aiieêtres rint fait tont  siniplement  leur possibIe et eela parfois j usqu'à
                                 I'héroïsme.
                                     Voici       des  faits:  la  petite  école  dirigée  par  les  Jésiiites  de
                                  Québec complait,  en  1699, au  delà  de  cent élèvcs:  IF: coii17ent des LTrsu-
                                 lines  qui  eut  des peiisionnaires  et  des externes  reçut,  de  lm à  1739,
                                 environ  mille  deiix  eents peiisioiinaires,  soit une moycniie  de  douze par
                                  année.
                                      D'aiIleurs,  la  situation  n'était  pas tellement  différente  en  France  à
                                  mite  époquc.  Selon  I'historicn  Taine,  à  la  veilIe  de  la  Révolution,  il

                                  'fi  rH6piial  Génird  des Sœurs  de  la  Churité  (hiontrial,  19161,  pp.  33,  47, 56.
                                  17  hir'  Amédée  Go~àelin, op.  cif.,  p.  1%.
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