Page 20 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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En 1657, la Nouvelle-Frauee était plus que jamais mûre pour
accueillir son premier hvêquc.
La colonie se cousolidait sur des bwe9 plus fermes. Les explorateurs
Irançais, grands affamés d'espaces, avaieut piqué au loiri (trop loin
peut-être, eu 6gard la faible densitl: de la population) les jalons du riou.
veau pays, et les eolons faisaient reeiller la ioret devent leur entêtement
à se hâlir un domniue. Le régime ~ei~ueurial, par Ies éehanges de boris
senrices eutre seigticurs et ecnsitaires, non setilemeat açt ivoit l'immi-
gration de iiouveaux eolons, inais fournissait des cadres à la soeiété
naissante et assurait l'avenir du paya. L'éeoriomje canadierine, encore
braulante peut-êlre, aspirait déjà, par nn ~y~tème autorehique
embryonnaire, a se sufire à elle-meme.
D'autre part la mission eatiadienrie, fécondée par le ssng des mar-
tyrs, sentait pousser dous ses veiries un regain de vitalité. Les missioti-
naires. désormais plu* tiombreux, assuraierit aux colons les seeours de
la religiori, et aeeonipagnaient, quand ils ne les de~an~aieiit pas, les
exploralenrs, afin dc fonder de nouveanx portes d'avant-garde chrétienne.
Les cornmunaut& de femmes avaient onvert des écoles puur I'tdncat ioti
des eufants et créé des xrv ices hospitaliers. Bref, la jeune missiou avait
d6jà élevé sa charpente dYEglise. II n'y manquait qrie la béuédiction
d'nn évêque pour consacrer et parfaire cette action ço1i)nisatriee et
missionnaire.
Par ailleurs il y avait aussi Lien des abns qui eommenqaieut à se
plker dans la peuple. Le vice commeriçsit à ~'y répondre,^ dit
Latour 33. Et I'on songe particulièrement à ce lurieste commeree de
l'eau-de-vie avec les Indieris, qui entraînait avec lui ta ut de désordre..
Les missionilaires etaieut alarmés et sentaie~it bien la riécessité nrpente
d'uiie, vive rgartion, qrie sculc une autorité ecclésiastique bien définie
pourrait exereer.
Or Ia mission canadieriiie n'avait prkisémeiit pas cette autorité
erclésiaotique bien dF Eitiie ; on allait mbme eri certains milieux jusqu'i
se poser des questions sur la validité canonique des pouvoirs tenus par
les missionnaires et des actes poats par eiir.
Les premiers missionnaires venns eIi Nouvelle-Fraucr, les R6collets
en 1615, les Ji.sriite5 eri 1625 et eri 1632, avaient tout d'abord ohteriri
leurs pouvoirs ecclésiastiques du Saint-Siège, les premiers. par l'inler-
médiaire du Nonce de Pari9 ", et les seconds par celui de leur Gériéral
Or, voici que I'Iircheviquc de Houeri prétendit peu à peu étendre sa
juridietion eri ierre eanadieririe, alléguarit que la plupart des na virps en
pdance pour le Cariada faisaient voile de quelqu'urie des villes de son
diocèse et qu'il donnait aux rêtres qui voyageaient sur ces vaisseaux,
des pouvoir= ponr Ie temps de P a traversée et pour le lieu de dEtiarquement.
35 Latour, op id.. p. IO.
34 Conrad-3i. Aiorin, 0.i.m.. LF Suint-Siè~e er Io jirridicihn de^ /ondateur3 dp lu
missiliir du Coiioda. dans Anronioi~i~m, vol. XX (Rouiri, 1945), pp. 147-176.
35 de Rocliemonteix. op. cic.. va, II. pp. 189-191.