Page 18 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Bernières-Lourigny, il s'appliqna à relrernper les forces de Eon Zme
dans la prière, la mortification et les œuvres de la charité chrétienne.
L'Ermitage de Cacn. Nous croy~ns riécessaire de faire urie hrève
incursion dans cctte maison de retraite, dont i'atmospbère de contempla.
tion et dc pétiitence marqua prof ontlémen t de son empreinte la spiritnalité
de hl"' rie Laval 3: eeniprein~e si forte que Maric de l'Incarnation n'tiési-
tera pas à écrire. en 1659 elle aura rencontré le prélat: Il est
ami intime de M. de BerniSres avec qui iI a demeuré quatre ans par
dévotion; aussi, ajoute-i-elle, ne se faut-il psa trop étonner, si ayant
fréquenté eelte école, il est parvenu au sublime degré d'oraison où nous
le voyons 24.m
Jcan de Bernières-Louvigny était un dr eH chréliens fervents, nom-
brrux au XVII" sièclc, qui, soit par crainte des re&ponsabilitbcr, soit par
humilité ou par un secret dcswin de Dieu, avaient renoncé au sacerdoce
ou à la vie religieuse pciur pratiquer dans Ie moride les pIus liaute vertus.
Beancoup de laïques ct de prêtres se mettaient sous la direction de ees
pieuses personnes, 5 qui ils confiaient le soin de leur âme. s: Chose
curieuse, remarque l'alibé Henri Bremorit, le XVII\iécle qui, grâce ii
I'kole francaise, a élevé si haut I'idbe du sacerdoce clirétien, trouve
naturel qu'une Madame Alarie, qu'uu M. de Rerity, qn'un M. de Bcr-
riières, se chargent de la directiori des Brnes. L'Ordre le plus prkau-
tionné, la Compagnie de Jésns, ne trouve 3 cela aucun inconvénient ".*
Porir recevoir ses disciples, Jean rie Bernières avait fait conslruirc
dr 1W à 1649 une maison de retraite à Caen, ou 1ea ermites résidelits
ou des ,amis de passage itouvaient. avec les sages directives de leur
maitre, le silence tiEcessaire à la prière et à le meditalion ".
Frariçois de Laval demeura quatre an3 à l'Ermitage de Caen, vrai-
semblablement de 1654 & 1653. En vue de se disposer à suri miuistkre
futur, il se soumit à la dnre asei.sr des ermites: prières prolongtes,
veilles, iiincérations corporelles, soin des malades dans les hopjtaux,
p&lcrinages scius Ie dkuisemmt d'un pauvre 27.
23 Gwrges-E. Dcmrrj, Un guide spintuel de M" de tnval, Jean da Bcrnrères-
Lorrurgny, dant h'ouvelle Abeille, vol. 1 (1931-19353, pp. 274.281.
24 bI.iarie dz l'lncarnstion à mi fils, dom Claude Martin. 1659, Leltres de b
YénéroLle Mère Marie de IL'liicorndion, Paris, 1681, p. 541.
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25 Hruri Bremond. Histoire lirtéraire du sentimeiri re/i.&ur en. France .... vul.
Y 1, Paris, 1922, p. 230.
cd On a éniis qnelqucs doutm çur l'orthodoxie docirinale de 17Ermitep~, IA
traduciioii italienlie laite en 1666 dn Chrétien inrérfeur (Un solilairp. Le
Chrcstien inrérieur ..., Roucn, lu&), Evre aitribué à 31. de B~rnières, iyant
été condanini pnr dicre~ de l'lnder le 26 juin 1689. Mais dm étudm rken~es
orit démoniré que le livre. c~inpoa; par de mauvais disciples sprée la mur1
(lu rnysiique de Caen, ii'cnpx pas la vraie dwtrine du mailrp, laquelle
~'avèrr. H une étude min~ilieuse, exempk de Ioutp trace &erreur lhéologiqus
i.4. Saudrem, La uie Guirion 6 Dieu, Atigers, 1921. p. 354; Maurice Luriau,
Le nrystici~nip en iyarmandie O& XVIl\iècle, Paris, 1923; Raoul Heurte-
vent. L'œuvre spiritiitrllc de lean de Bernrèrcs, Paris, 1939).
27 Laiour, op. cis., pp. '7.8. C'esi proliablement à l'occasion d'un de ees pieux
p+ltnnages qu'il vi~iia Marie des Vallées, la sainie iune de Coiituces,-
il
coninie on I'apprlait, pour laquelle, *elon Lm!ollr, (op. ci&, pp. a-31),