Page 16 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Au  début  de  l'urinée  1633,  un  célébre  Jésuite,  missionnaire  en
                                  ExtrErue.Orient,  le  P.  Alexandre  de  Rhodes,  arrivait  à  Paris.   Sur
                                  i'instanre  de ses eonfrères de mission, il avait entrepris le voyage d'Europe
                                  pour  recruter  de nouveaux ouvriers npustoliquas  et obtenir du  Souverain
                                  Pontife  l'envoi  d'évêques  missionmiree  daus  ses  lointaiues  missions.
                                  Il  fallait  1;-bas  créer  un  clerpé  indigène  et  assurer  l'administration  du
                                  sacrement de coufirination  5 des milliers  de néo-chrétiens qui  en  étaient
                                  privés.  Mandaté  par  le  Pape  Iunocent  ;Y  et  encouragé  par  le Général
                                  de  la  Compapiiie de  Jésus,  il  avait  d'abord  cberchë  en Italie des  candi-
                                  da ts  dienes  d'kt re présentés  i~ lepiscnpat missionnaire;  mais  ses  eff rirts
                                  avaient  été  vains '"  Il  venait  maintenant  en  France  dans  l'espoir  de
                                  trouver  les âmes générenses qui aecepteraient  de s'expatrier  pour  i'exten-
                                  sion  du Royauine de Dieu.
                                      S'étant  ouvert  de son  projet  au  P.  jean  Bagot,  jésuite  eomme  lui,
                                  celui-ci lui pr+ara  Urie  rencontre avec lei jeunes eongrégariistes de l'Au.
                                  L'entre\-ne  eut  lieu  5 l'occasion  d'un  diner  intime  dans le petit logis  où
                                  ils  habitaient,  rue  Coupeaiia.
                                      IR P.  de Rhodes  leur  parla  avec  enthousiasme de ses projets.  La
                                  semenee  toinhait  en  bonne  terre;  si  bien  que  tous,  spoutanérnent,
                                  s'offraient à parti1 pour  i'Asie,  promettant  mtme  de toutes leurs furces
                                  à s'y  employ~r  tout^  leur  rie à  leurs  propre*  frais  *.
                                      A  l'issue  de ee premier  entretien, le P. de Rhodes ne  craignait  pas
                                  d'affirmer:  u J'ai  trouvé  dans ees  jeunes  gens  des  dispositions pIus  par-
                                  faites que celles que j'ai  recherchées d~ns les  &mineires  et  autres  I~~uK
                                  dYF.i~r~~pe ls-~
                                      Trois candidats furent alors chojsjs pour  les fulurs vicariats aposto-
                                  hques  du  Tonkin,  Je  la  Chine  et  de  La  Cochinehine:  Franqoia  Fallu,
                                  chanoine  de Tours,  Pierre Piques,  daeteur  en  Sorbonue, et  François de
                                  Laval, grand arehidiacre d'Evreux,  qui devait  Eire proposé pour le Tonkin.
                                      hs noms  dea  trais  aspitanta  furent  présentés  au  ConseiI  de  Con-
                                  science  de  la  Reine  rdgente,  ii  qui  Etait  dévolu  le  privilège  exclusif  de
                                  demander à Rome  13  iiomination  de nouveaux  évêqueri.
                                      On  sait que  depuis le8  dtbuts dri  Canacil  de Conacicncc, fond6  per
                                  hine dYAutriehe pour  le  temps  de la  régenee,  saint  Vincent  de  Paul  y
                                  exerçait  un  r81e  de première  importauce.  S'il  n'en  avait  pas lui-même
                                  la  présideneet  il  n'en  était  ne  moins la  eheville  ouvrière;  c'est  lui  qui
                                  prenait  Ies  informations  B es  affaires  dificiles,  étudiait  les  dossiers,
                                  présentait  les  rapports '5  L'intègre  Monsieur  Vjneeni,  roiijours  si zélé
                                  ponr  tout  ce  qui regardait  la  forkation dn cIergé,  se  montrait  particu-
                                  lièrement  circonspect  lorequ'il  faliait proposer  au Souverain  Pontife  la
                                  nomination  de  nouveaux  évêqnes;  dès  lors,  les  éloges  dea  candidats i
                                  lëpisciipat  prennent,  clans  leo  requctcs  signEes  par  lui.  une  valeur  qne


                                  13  ArcIl.  Nat.  dr: Paris.  >!.il  529,  fol.  1.
                                  14  ILiid.,  101.  3.
                                  15  hhitiieu,  Yie  de  Henri--&fdrie iloudon, Besançon.  1837,  p. 54.
                                  10  Cocie,  Jlaii~ieur Yincrnr,  Yarie,  1932, vol.  II,  p.  106.
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