Page 43 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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En  1840 la  Communauté de Montréal  faisait face au problème  den
                             fondations autonomes.  C'est cette annéPl& en effet, que lc grand vieaire
                             de  Saint-Hyacinthe, M.  Edouard  Crevier,  demanda  aux  Smurs  Grises
                             de  prendre  charge  d'un  hôpital  dont  il  voulait  doter  sa  ville,  Géné-
                             reusement  la  maison  mère  fit  le  sacrifice  de  quatre  préeieux  sujets.
                             Dieu  a  béni  ce  premier  eesaim  de  la  ruche  eentrale  car  aujourd'hui
                             la  eornrnnnauté  des  Smura  Grises  de  Saiut-Hyacinthe  étend  son  zèle
                             junqu'à  Haïti.
                                 En  1845  c'est  Bytown,  le  carrefour  de la  raeaille  de  toutes  races,
                             qui  appelait  lee  Smurs  Grises  au  secours  de  l'enfance.  Se  souvenant
                             qu'au  moment  de  I'octroi  des  Lettres  patentes  Mère  d'Youville  avait
                             voulu  y  inclure  l'instruction  des  filles,  les  Smurs  Grises  se  sont  faites
                             institutrices pour  dispen~er eette charité prjmordiale, le pain  intellectue1.
                             Après  avoir tenu  des éeoles  primaires  gratuites durant plusieurs années,
                             lm Sœurs Griaes  de la  Croix,  d'oitasa,  ont  évolué  dans le  sens de leur
                             fondation  qui  était  I'enseipement  tout  cn  y  adjoignant  les   oins hospi-
                             taliers.  La vitalité  de  cette  branche  des  S~urs Criees  est  telle  qu'il
                             en  est  sorti  deux  communautés  autonomes  d'une  prospérité  enviable :
                             les  Sœurs  Grises  de  1'Jmmaeulée-Conâeption,  de  Pembroke,  qui  ont
                             maintenant  une  mission  I Saint-Domingue, et  deuxièmement  les  Sœurs
                             Grises  du  Sacré-Creur,  de  Philadelphie,  Etats-Unis,  qui,  elles,  rayon.
                             nent  en  territoire  américain  iusqu'à  l'Alaska.  En  dépit  de  ces  mortel.
                             lementfi les  Sœurs  Grises  d'Ottawa  sont  encore  assez  riches  en  vnca-
                             tions  pour  maintenir  des rneisons  su  Japon,  au  Brésil,  au  Besuioland.
                             et  au Ny essaland.
                                 Au  mois  d'aofit  1M9. Mg Pierre-Flavicn Turgeon,  coadjureiir  (le
                              Québm,  saisit  l'occasion  d'une  épidémie  de  choléra  pour  réaliser  un
                              projet  qu'il  étudiait  depuis  longtemps : étahlir  des  Smurs  Grises  à
                              Québec.  La cnmmunauté de Montréal,  dEjà affaiblie par trois fondations
                              succe~sives. hésitait  à  re  dGpartir  d'autws  suieta.  Mais encorc  une fnis
                              la  voi~ de Mère  d'Youville  eut raison  de  leur  perplexité  et  la  fondaiion
                              de  Quéhec  fut  acceptEe.  Les cinq  religieuses  cëdées  justifièrent  bientôt
                             la  confiancc  placEe  cn  elles  car  la  communauté  de  Québec  ~'épanonit
                             rapidement.  Bientôt  orphelinat, école,  hospicc,  rcfuge,  sanatorium  s'ou-
                             vrent,  et  pr~s~u'aussitôt un  noviciat  pour  rEpondre  eux  nornhrcnses
                             vocations  que  Dieu  suscitait.  Aujourd'hui  Ies  Sœurs de  la  Charité  de
                              Québec  surtout  répandues  dans  leur  diocèse,  ont  toutefois  répondu  à
                             l'appel  missionnaire  et  ont  fondé une  maison  au  Japon.
                                 En  lm, Mère McMullen,  supérieure ~énérele I Montréal, écrivait  ii
                             la  supérieure de la  Rivière Rougc.  a  Que je  sereis heureuse si  je  vnyain
                             de mes yeux une Noire ou une Peau Rouge habillée de notre sainte 1ivrPe.
                             Tout  miséreble  et  petit  que soit  mon  peuvre  cœur  il  est  encore  assez
                             large pour  contenir  les  Noires,  les  Jaunes,  les  Rouges.  Gloire  I Dieu.
                              toutes  ces  couleurs  se changent  I mes yeux  en  une  seule et même  cou-
                             leur toute teinte du Précieux Sang de mon  Sauveur et Sauveur de toutes
                             les couleurs.  w  Cette surnaturelle  arnhition  est  aecomplie,  il  y  a prém-
                             ternent  des Sœurs Grises Esquimeudes, Iudieunes  et Noires,  en  Afrique.
                                 Lors  de  Ilexhumation  des  restes  de  Mère  d'Youville  en  1&49,
                             Mgr Bour~et choisit pour texte  de son homélie ce verset  du  psaume 102:
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