Page 40 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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quatre vieillarda  octogéuairee.  La  bâtisse  tombait  en  ruine  ek  les dettee
                                 accumulées  poussaient  lm  gouvernants  dans  une  impasse.  AIors  piutôt
                                 que  de  laisser  s'éteindre  cette  institution  unique  en  son  genre  à  Mont-
                                 rtal,  les Sulpicien8 proposèrent  au  Ministre  de  la  confier  aux  soins  de
                                 madame d'Youville  ui. clle, y recevrait les indigen[s  des deux seres.  Cette
                                 soJiition fut agéée  B  e la  Cour, et  le 21 aoüt  1741 madarrie d'Yi>iiville fut
                                 nommée  administratrice  de  1'HCPital  ginéraI  de  Montréal.  Bientôt  le
                                 vieil  hoepice  rajeuni  int rempli  a  capacité.  Mais  en  1750  les  adminie-
                                 trateurs,  ui  Etaient  le  gouverneur  général,  l'intendant  et  I'évëque  de
                                 Quibec,  Bkidèreni,  sous  le  spiieieu.  préiexte  d'économie,  de  fondre
                                 cei hospice  dans celui  de  Québec.  Conséquemment  la  commission  d'ad.
                                 minislrnkriee que nradame  J'Youville  avait cru pern~nriente. fut rfvoquée
                                 le  15 oetobre  1750 et  le  fruit  de trois  années  de  labeurs  perdn  pour
                                 elle.  Pis  encore,  IH  administratenrs  refusaient  de  lui  rembourser  leri
                                 emprunts  qu'elle  avait  dû  faire  pour  rendre  l'Hôpital  habitable  et  les
                                 terrea  rentables.  La  question  du  règlement  des  deltes  des  Frères  Hos-
                                 pitaliers se posa de  nouveau.  C'est  alors que madame rl'Youville  prriposa
                                 B  la  Cour  d7assniner  eeg  dettes  à  la  condition  d'être  substituée  aux
                                 droits et  privjlèges  des Frères insolvabl~s, et  à  l'oetroi  de Lettres  paten-
                                 t-  aulorisant  sa  communauté  religieuse.  Cette  fois  le  tout  Montréal
                                 appuya  lnyalement  madamr:  d'YouviIle  dans ses  re~~erirlicntinns ear  son
                                 désintéressement  avait  réussi  à  exorciser  les vieux  relents  de  méfiance
                                 de  certaines  factions.  Après  maintes  démarches  et  pétitions  le  roi
                                 Louis  XV  signe  les  Lettres  patentes  le  3 juin  1753.  Montréal  eon-
                                 sena son Hôpital génÉral grhee  à  madame d'Ynuviiie  qui s'était  chargée
                                 d'une  dette  de  quarante  mille  livres  pour  le  libérer.



                                     Lors de l'érection  canonique de la cnmmunauté,  hfgr de Pontbriand
                                 nomma  madame  d'YouvjIle  supérieure,  rnais  les  Sœurs  rnntini~~rent
                                 à  lui  donriet  le  nom  de  * Mère *  comme  el!-   le  iaisaient  depuis long-
                                  temps.  L'abbé  Dufrost  nous  dit  qu'elle  avait le don  de e faire  aimer
                                  et  craindre  à  la  fois,  qualité  pro  re  aux  vrais  chefs.  La  stabilité  de
                                 son  ieuvr.  Ctsnt  assurée.,  Mère  $~oYouville  ~'ernploya  1.   consolider,
                                 et  à cette  fin  eIle  utilisait  tous  les  moyens  honnêtes  qui a7û%raient.  Sa
                                 serviabilité  devint  proverbiale,  aux  gens  dans  quelqu'embarras  on
                                  disait : a Allez  aux Sœurs  Grises, elles  ne  refnsent  jamais  rien.  N  C'est
                                 qu'il  en  falIait  des  revenus  pour  maintenir  un  établis~ement ausai  erin-
                                 sidérable.  Outre  les  vieillards,  hommes  et  femmes,  Mère  d3Youville
                                  ahritait  les  enfants  abandonnés,  les  aliénés,  les  sveuglea,  les  soldats
                                  blesaéa,  les  prisonnières  que  le  tribunal  lui  confiait  et  pour  lesquelles
                                  une  partie  du  dernier  étage  de  la  maison  était  réservée.  Les  prison-
                                  nières et  les  soldats étaient  pensionnés  aux frais du  gouvernement,  mais
                                  I'iritendant  Bigot ne  respectait  pae  les  accords  établis.  Mère  d'youville
                                  l'affirme  dans  une  lettre  à  l'abbé  de I'lsle-Dieu  du  18  wptemhre  1765.
                                  r Monsieur  Bigot  n'a  jamais  payé  les rations ee q~'ellee valaient.  L'H8-
                                  phal  a  prdu le  pain,  les  pois,  les  menus  vivres,  les  rairaichiasements,
                                  et  le  domestique. . . r  C'est  grâce à  mille  petites  indushies,  à  dw  mer-
                                  veilles  d'ingéniosité,  de travail  aeharné  et  d'aumônes  que Mère d'You-
                                  ville  pourvoyait  &  tout,  elle  n'avait  d'autre  réserve  que  a les eofires
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