Page 41 - La Société canadienne d'histoire de l'Église catholique - Rapport 1961
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inaondables de la Providence S. Sa confiance en la Providence est infi-
nie. EUe écrit : m La Providence cst adiiiiralle, elIc o des resaorta
incompréhensibles pour lc soulagement des pauvres . . . 3 Après avoir
fait preuve de tant de ialente, elle s'étonne, dans son humilir~, que
= Dieu veuille se aervir de si pauvres sujets [Elle et ses Sœurs] pour
foire quelque petit bien m.
Par suite de la guerre de 1759-1760 la famine sévissait au pays,
à Monhéal il n'y avait plus de iarine. Après le succès d~ armées
anglaises I'anxiéfé morale doublait le3 privations marérielles. Notrc
héroïque fondatrice cannut, alors, les hcnree amères des vaincus, le3
pertee considérables d'argent causées par la déchéance du numéraire
français, la iriste3se dcs sépnrations sana eapPrance car les amie- et bien-
faitenrs de l'Hôpital quittaient le pays. An milieu dc tant de malheurs
sa confianre, toutefois, ne bronehe pas : = Dieu l'a permis ainsi. que
son Saint Nom soit béni ! a écrit-clle. AUX pires heure: de ce désarroi
général L)jeu voulnt eehever la purification dc la Fande âme d~ sa
servante en permettant qu'un incendie consumât l'Hopital au printemlis
de 1765, et cette foi^ enrrire Mère dTouville fut à la hauteur de
I'épreiive. Entourée des cent dix-neuf personnes de sa maison, devant
la bâtisse en flamme, elle se jette à genoux et réejte le Te Deum pour
remereier Dieu de ce nouveau ttioyen de sanctification qu'Il lui envoie,
A son tour, elle dut r~uêter Ie pite et le pain de l'aurnone. De
l'Hôpital, il restait uéanmoins Iee murs. Incontinent, à soixante+quatre
ans, avee une gnergie indomptable, elle entreprend de remonter #on
œuvre.
Sur le plan humain, les dons naturels de Mère d5Yrinville auraient
iait d'elle nne femme remarquable : son intelligence d'envergure, Bon
jugement solide, sa générosité, son courage, son esprit de justice, au
point que ses réaliaationu marquées au coin de son gkiie ont masqué
Ea sainteté toute en profondeur. C'est dans sa foi inéhrantaI)le, son
humilité, son abnégation, son esprii d'oraison. c'est dans cette dou-
blure de sa personnalité qu'il faut chercher le seeret de son compor-
tement. Au milieu de 0- activités elle savaik se rrGer des oasia de
silenee. de silence d'amour et de eonternplation. C'est parce qu'en
son eœiir le colloque intérieur SP poursuivait constamment heu-
rcs d'épreuves I'Aln~n arnniirPux montait spontancmmt à pea levres. Le
Te Deum qn'elle récite devant sou hopita1 en leu, c'est un acte de foi
en sa logiqne nur. Srs Cerita sont parseméa d'artce d'abandon à la
volonté de Dien. x Dieu o ses desseins, je ks adore. - Avec Dieu.
a
rien nc se p~rd. - II jaut aimer la croix, encore gii'il LI donne
en ohondonce. * Sa conhaiiee en la Providenee découlait de sa remar-
quable dévotion au Père Eternel. En un tempp où la spiritualiké était
plutôt christocenttirlue, elle, eomme uue flèehe vole vers la source de
toue biens : le Père. En 176U elle écrit qne le PGre Eteriiel fait l'objet
de sa grande confiance depuis prcs de qualanre ans, c'est-à-dire dés
l'aube dc sa vocation de fondatrice. Et il sem1)le que Dieu ait dilaté
le cœur natiirell~m~nt généreux de sa servante pour y couler nn rayon
de sa mansuétude et de compréhension du pauvre qui a rendu sa charité
totale. Sa postérité spirituelle riecupe dans 1'Eglise un oKee unique,