Page 80 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
P. 80

dont nous avons parlé,  et qui  aurait dû rassurer Mm' de Laval,  il ne vou-
                                 lut  pas  reconnaître  la  bulle  de la  parbisse  Notre-Dame,  croyant  qu'elle
                                 avait été obtenue par  surprise,  et  tenta  d'empêcher  M.  de  Queylus de se
                                 rendre à Montréal.  Celui-ci pass~ outre  audacieusement,  jugeant  que si
                                 l'évêque  de  Pétrée  pouvait  suspendre  la  mise  eii  vigueur  de la  bulle  de
                                 Notre-Dame,  il n'avait  pas  Le  droit  de  lui  interdire,  à  lui,  le  chei de la
                                 colonie  nion~réalaise, de  *'y  rendre  pour  régler  d~  questions  séculié res
                                 et  financières.  II  n'y  re~ta pas  longtemps  eependaut  et  rentra  de  lui-
                                 même  eu France.  Nous  sommes en 1661.
                                     Pendant  sept  ans, M.  de Queylus ne  reparut  pas  au  Cauada.  Dans
                                 l'intervalle,  le  roi  s'était  substituk  à  la  Corripagnie  des Cent  Asaoeiés  et
                                 gouvernait le pays  par  un  Coneeil  eouverain  dont  le  vieaire  apoetolique
                                 faisait  partie  de  droit,  et  le  Séminaire  de  Saint-Sulpiee  était  devenu
                                 scigneur  de  Montréal,  Depuis  1657,  les  Assoeiés  de  Notre-Dame  de
                                 hloniréal  son~eaien à  se  décharger  sur  Saint-Sulpice de  eeite  onéreuee
                                                  t
                                 scigneurie,  L'opération  ne se fit   1663, après de longnes hésitations
                                 de la  part du SCininaire de Paris, hésitations faciles à comprendre
                                 on songe ;i l'attitude  du vicaire  apostolique, en  partieulier  à son  manque
                                 de confiance dans les prêtres de  Saint-Sulpjre, manque de eonhancc  qui
                                 jurait,  &  la  vérité,  avec  le  sentiment  du  elergé  de France.  Néanmoins,
                                 ces Messieurs, cn souvenir  de leur  iondateur M. Olier,  finirent par acccp-
                                 ter  la eharge, avec toutea  &es reeponsabilités.  Hélas ! lenr  uouveau  statut
                                 leur  eonférait eneore rl'ar~tree privilèges,  par  exemple celui  de  reridre  la
                                 justice  ; hlpr de  Laval  le  réeu~a. De plus,  il  leur  intenta  un  procès  au
                                 sujet  d'une  certaine  donation  de  Ml1" Mance : litige  décidé  en  faveur
                                 du  Séminnire,  mais  qui  traîna  en  longueur  et  que MW de  Sairit-Vallier
                                 finit par abandouner.
                                     L'abbé  Gosselin  a  écrit  :   4  Tant  que ME' (de Laval)  ne  fut  que
                                 vicaire  sposrolique  et  que  les  Sulpicieris  purent  conserver  l'espoir  de
                                  voir arriver M. de Quey lnfi ou  nn  des leurs au siège épiscopal du Canada,
                                 leurs  aspirations  et  Ieurs  projets  revêtirent  une  certaine  teinte  d'indé-
                                 pendance  ; ils paraissaient s'appliquer  plutiit à regarder le présent  eomrrie
                                 provisoire  qu'à  fortifier  par  niie  soumission  pariaile  la  situation  dn
                                 vicaire  apostoliqne. =  La  phrase eJt  rédigée  avec précaution  : clle  n'est
                                 pas  trop  catkgoriqne.  Mais  où  l'historien  a-t-il  vu  qne  les  Sulpiriens
                                  conwrvaient  l'espoir  de  voir  M.  de  Qucylus ou  l'uu  des  leurs  devetiir
                                  évêque de Québee ?  Pour  ma part, je  ne le crois pas.  Et il  semblc bien
                                  que M"'  de Leval n'y  croyait pas nun plus.  Autrerrient,  coiimient aurait-
                                  il  aceueilli  avec larit  de politesse  M.  de Queylus qnarid  il  revint  en  Nou-
                                  velle-Franee ?  Car  il y  revirit  en  1668.
                                      hl.  Souart,  eii effet.  qui l'avait  remplad  à  la  tete  du  Séminaire  de
                                  Motitréal,  pendant  sa  Ionpne  absence.  désirait  beaucoup  son  retour.
                                  blontrfal  avait  de  grands  beeoin~. et  seul  un  sup5rieiir  opnlent,  eomme
                                  M.  de Queylus, pouvait  y  suffire.  Il partit  dorie  pour  la France ei  rha-
                                  sit a eonvaincre M. de QueyIus de retour~ier daris la eolonie.  Quand il y
                                  débarqua, rion  seulemciit  Md' de Laval  le  reçut  avec  honneur,  mais  il  le
   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85