Page 77 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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les éveques (M. Faillon a une page eurieuee sur le sujet3j : aussi Mgr
de Laval fut-il [:onsacré clandcstineinent par le Noncr, eotitrt. l'avis des
évëques et des pa rlenierits de Paris et de Rouen.
Quant anx lettrea de eaehci, l'abus en était ausei flagrant. On
saveit que souvent cee lettres n'émanaient pas du roi hi-mgme et étaient
expédiéen pet de tierces personnes. On eornprendre done que M. de
Queylus n'en fût pas autrement jrnpressionrié.
11 était inévitable qup M" de Laval répngnut à potter un tiire qui
n'éiait pas suffisamment d>fini. 11 faut lire les interminables lrrietations
qui sboutirent à Ma linlles de Vieoire aposiolirpe, dans lesquelles Rome
affirmait encore aue Ouébec dé~endait de I'orekievkhé de Rouen. Cette
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elanse, qrii jcto tont le moride dans la eoriiusion. oreit-elle kté laissée
daiis les Liulles, par inadvertance ou par intrigue ? Peut-être a-t-on
flairé trop d'intrigues dans toute eette aflaire, alors qu'il y avait plutot
de5 <:rinfiits d'influence . . . Quant aux lettres patentes du roi, elles décla-
raient que le Vicaire apostolique ferait les foricti~ris épibcopalee saris
pri:judice der droits de la juridictiori ordinaire de l'arclievêque de Roueii.
Que, de son côté, l'archevGque de Rouen, ME' de Harlay. se soit
entêté à réclamer juridiction sur la Nouvelle-Frarim, eela ii'est pas dou-
teux. Reconnaissana cependant que c'est lui qui, jusque-Io, avait donné
des lettres de vicaire ou snpérieur des JEsuites de Québec, sans que
personlie eût proteslé, et que c'est liii qui en donna également à M. de
Qucylus, pour Ville-Marie. Rome prit du temps à rectifier la situation,
et la Cour de France à la comprendre, malgré les bonncs dispositions du
roi et de sa mére.
Enfin les dErnClés Laval-Queylus s'expliquent par le heurt de deux
tempéranients d'homnie et par le earactf re partieulier des origines de
Qnkbec et de Mon~réal.
Les deux hommes étaient de qualité, de haute naissance, et ne se
sentaient pas socialenicnt inférienrs l'un à l'autre. Gabriel de Thubière
de Lévy Queylus, abbé de Loe-nien, ;tait né cn 1612 à Villeiraiiche eri
Rouerguc, d'une ancienne famille. De bonne heure aux études, il avait
obtenu son doctorat en lki&ologie. Curé de Privas en Vivarais, il avait
converti beaueoup de huguenots. Conipagnon de M. Olier à Vaugirard,
dans l'œuvre pue ce dernier avait entrepriee ponr la réforme du clergé
de France, il avait ensuite dirigé le Séminaire de Vivers pendant dix-
sept ans. Pourvu depuie son enlarice d'nn revenu eonsidErable, il pra-
tiquait cependant le renonccmcnt et donnait l'exemple d'un train de vie
Iort modeste. Ses revenug, il les distribuait en bannes œuvres. II en fit
prohter la colonie dc Ville-Msric et même cclle de Québec. Il avait,
qnand il y vint, quarante-riiiq ans, et était universellement estimé, eunime
d'ailleurs tonle la Compagnie de Saint-Sulpice en France.
3 His~oire de Ia cojonie jrmgai~e en Canado, II.
Ibidem, II.
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