Page 78 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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François  de  Laval  de Montigny,  de  son cbté,  is~u d'une  des  nom*
                                  hreuw  branches  de  l'illusttc  maison  de  Munlrnorency,  avait  lui  ausai
                                  fait  des études ecclésiastiques et  était' licencié  en  Droit  canon.  Très tôt
                                  aon  zèle  l'avait  fait  remarquer,  puisque  déjà en  1651 il avait  é&  désigné
                                  pour  un  évkhé au Tonkin ou en Cochinchine.  Ancien élève  des Jésuite",
                                  il leur  elait très atlaehe et, dit M. Faillou,  quoique naturellement rigide
                                  et  austère,  il  suivait  volontiers  les  ~entimenta des  religieux  de  cette
                                  société S.  Uane  son  déaint+rrsoemerit, il  avait  renoncé  à  ['héritage  qui
                                  lui revenait,  et se trouvait PAiIvrP,  BU  monlent de son Flcction au vjeariat
                                  apostolique de  Québee.  11  avait  alors trente-einq  ans.  La Mère Marie
                                  de l'lncaniation,  prudente  et prophétiqii~~ écrivait  de lui, pn 1659 : 4 Je
                                  ne  dis  pas  que  c'est  un  saint,  ee  wrait  trop  dire  ; je  dirai  avm vérité
                                  qu'il  vil sainfemrnt  et  eii  iiyotrr . . . 1 "

                                      Nous  somrnes  drine en présence  de deux patriciens,  de  deux esprits
                                  distingnés, de deiix  apôtres,  I'un  choisi par  son supérieur,  M.  OLier.  foii-
                                  dateur  de Saint-Sulpice et l'un  dcs  londateurs de Moiitréal,  i'autre  déei-
                                  gné par les  Pères  Jésuites,  qiii  avaient,  en  qualité  de  missionnaires  de
                                  toute  Ia  Nouvelle-France,  le premier  droit  à  une  teUe  désigiiation.  S'ils
                                  eurent  à  s'affronter,  ee  fut  plus  la  faute  des  événements  que  l'effet  de
                                  leurs qualités ou  de burs défauts, mnis il  y  eut cependant 1111  peu  de  cela,
                                  croyons-nous.  L'austérité  et  la  rigidité  de MW de Laval  w  heurta  à  la
                                  libéralité  et  à l'indgpeudance  de M.  de Queylus, et  il  eii  jaillit  de4  étin-
                                  celles . . .
                                      Cependant  c'est  I1rinhgonisme, qui exista  dès  les  débuts  entre  la
                                  colonie  de  Québec  et  celle  dc  Montréal,  qui  explique  mieux  le  malen-
                                  tendu.  QiiLbee, rPriidence du gouvenieur et B  cnuee dc cela  capitele de lti
                                  Nouvelle-France,  végétait  sur  son  rocher,  depuis lm, lorsqu'oii  apprit,
                                  en 1640, qu'une  asaoeialioii  particulière allait  fonder  un  nouveau  poete
                                  sur  I'ile  de Moniréal,  é  180 niillea  au-delà.  Cette  association  fit  bâtir
                                  un  hnngar  B  la  Basm-Villi! pour  y  entreposer  ses  eiivriiri  de  vivres  et
                                  autres  nécessités.  Et  eette  aosoeiatioii,  avaiit  même  d'aborder  le  payb
                                  avait conçu  le projet de fonder uiic nouvellc communauté d'Hospitalière9,
                                  une  autre  d'enseignement,  uiie  troisième  de  p6trea  &ciiliers,  toutes  B
                                  son  ervice, et pour  thouruniier l'ensemble,  demandait  à la  Cour  la nomi-
                                  nation  d'un  Evèque  résident.

                                      Rernarquoiis cependant qiie le pays  ne possédait pas alors les cadres
                                  administratifs  qu'on  liii  doiiiia  plus  tard.  Hors  Québec,  la  Troie-
                                  Rivières et  Tadouasac, il  ii'y  avait  rien.  Et  les Associés  de Notre-Dame
                                   de Montréal,  doiit plusieurs étaient  de grandc persoiinages,  très  près  de
                                   la  Cisur,  ii'estimaient  puiiii  eiripiEter  sur  les  droits  de  qui  que  ce  soit
                                   en  fondaiii  Ville-Marie,  à  leurs  Irais,  ct  sans  engager  les  revenue  de
                                   1'Etat.   Malgré  tout,  on  comprend  assez  la  réaction  des  Québecois  :
                                   pourquoi  disperser  aiiisi  les forces, au lieu  de les concentrer  chez  eux  ?
                                      Maie  l'évêque,  premier  choisi,  M.  Le  Gauflre,  mourut  avant  d'bre
                                   consacré.  lm Associés de Montréal dbigrifrent alors  un aiitre de leurs
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