Page 73 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Saint-Sulpice et le Canada :
                                           l'Imbroglio Quey lus - Laval


                              Messieurs.
                                  II  y  a  peu  de  tetnps,  un  groupe  d'krivairis  rnariifestaient  le  désir
                              de rédiger ririe hisiciire du Canada, qui  serait acceptée par  tous les  Cana-
                              diens,  quelles  que  fussent  lerir  larigue  et  leur  reliaiou.  une  histoire  où
                              I'oii  se bornerait  à coiisiguer  les  laits, saus les acrciiiipagner  de cornirien.
                              raires  qui  pourraien1  itre  irndaueieux.  Kous  pensions,  à  part  nous,
                              combieii  une  pareille  tâclie  aerait  difficile,  au  surplus  peu  satisfaisante.
                              Quoi  qu'il  en  soit,  essayonp  d'appliquer  eette  stricte  tliéorie  des  faits,
                              aux  Arineles de la  Cornpagnie  de Saiut-Sulpice  au  Canada.
                                  Nous allons  eélélirer  le  III" eeutenaire de son  arrivée  à Ville-Marie,
                              l'an  procliaiu.  On  pense  bien  que,  au  cours de  ees  trois  siècles,  il  se
                              prritluiait  quelques  a  aceiochages *,  eotrime  or1  dit  meintenaut,  entre
                              Saiut-Sulpice  et  les  antorités  eiviles  ou  religieuses  :  par  e~ernple, le
                              démembrement  de la  paroisse  Notre-llame par  hlB' Bourget,  I'établiheie-
                              inent  du  tiioetse  de  Montréal,  leu  démêlés  avee  Lottdrcs  et  les  puver.
                              neurs aiiglais  au  sujet  des  biens  du  Skminaire  de  hloutréal,  le  reerute-
                              ineiit  des  eonf ré1 es  suipicieus  en  France  et  an  Canada, l'adniinist ratiori
                              de  la  justice  à  Ville-hlarie,  l'affaire  Fénelon-Frunteuae, et,  tout  à  iait
                              au  début  de  la  eolonie,  l'i~ntiro~lio - e'est  le  mot  - Laval-Queylus.
                              Nous  ne  nous  oeeuperons  aujourd'liui  que  de  ee  dernier  incident,  en
                              essayant  tout d'abord  de nous eii tenir  aux faits.  (Et je  m'exeuse  de ne
                              traiter  ainsi  qu'en  partie  le  sujet  insrrit au  programrne  de ee congrès).
                                  Voiei les  faits.
                                  Nous  sommes  en  1657.  M.  Gabriel  de  Queylus,  aeeompagné  de
                              troiv  autres  eeclkiastiques,  désigriés  par  M.  Olier,  fondateur  de  Saitit-
                              Sulpice et président de la Soeiété de Niitre-Darne de 31ouiréal, Pembarque
                              pour  la  Nouvelle-France.  Avant  de  partir,  la  Soeiété  de Notre-Uanie  a
                              demandé  pour  iui  à  l'archevêque  de  Rouen  des pouvoirs  de  graud
                              vicaire.  L'archevéque  les  a  accordés,  rioii  wulenient  avec  juridiction
                              sur Ville-Marie  de Montréal,  mais  erieore  sur toute  la  colouie.
                                  Dans  son  di.sir  de  ne  pas  o%usquer  les  liabitants  de Québec,  M.
                              de Queylus débarque à  I'ile  d'orlcans,  résolu  a 6e  rendre directement de
                              là  à Ville-Marie.  Mais Québec a é~é nverti de son nrrivée et le Supérieur
                              des Ji.auiies  vierit  lni  présenter  ses liomnages.  Lui aussi  avait  requ  sa
                              juridiction  de  l'arelievêque  de Rouen.  Jugeant  que les  pouvoirs  de hl.
                              de Queylus aunulaierit les sieris, il lui &de  la  place.  Celui-ci décitle alors
                              de d'arrêter  à Québec.  Il y  corifirme le Père Poncet, jésuite,  comme curé
                               de  la  paroisse,  et  saris  tarder  niiinte  à  Ville.hlarie,  qu'il  atteint  en
                              aoiît  1657.
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