Page 121 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Exactement à la même é~oaue. les mimionnaires de Caraauet avaient
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aussi du 61 à retordre avec leurs paroissieus. Un cahier de !prône, eon-
servé à la eure de eette paroisse, nous fournit par les aimonces hebdo-
madaires des eurés un reflet de la vie Beaucoup de goélettes
eommerçaient alors avec le4 Antilles, allaient y vendre leur poisson et en
rapportaient du rhum. Les comptes des marchands nous montrent que
eette boiamn se vendait alors à bas prix. et coulait partout abondamment.
Des marchands ambulants parcouraient les villages et vendaient à domi-
cile. Caraquet, centre de pêche, en r~cevait d'amples provisions. Deux
missionnaires au moins usèrent de moyens rigoureux pour réprimer les
abus. Le preinjer, l'abbé François de Bellefeuille sévit contre les joy-
eux viveurs qui s'étaient donné mission d'égayer la paroisse en y orga-
nisant des veillées et dee libatione. Au début de 1826, en annonçant sa
viaite de paroisse, il déclare que deux personnes * Paul Ci.. . et Louis
Ga.. . en seront privés m. Le dimanehe des Rameaux, il annonce : Les
personnes qui au mardi-gras ont été à I'assemblEe de chez Paul seront
remis pour leur Pâques après la Trinité. Paul G. annoncé comme devant
en être privé. * IR troigième dimanche après la Pentecote, eomme le
dénommé Paul a sans doute récidivé, l'abbé Ie met r en pénitenea pour
trois dimanches derrière le dernier banc, à la porte a.
M. de Belleleuille éprouvait en mëine temps des embête~nents avec
ses marguilliere au sujet de l'agrandissement dn chœur de aon église.
Ceux-ci s'opposaient à la construction et cnvoyErent une délégation à
l'évêque, disant que leur euré exigeait irop d'eux. L'évêque adreosa
quelques remarques au curé ; celui-ei s'expliqua et eette fois, ee fut aux
paroisaienri de recevoir une seinonee de l'évêque. L'abbé de Bellefeuille,
fatigué de ees iracaseeries, demanda son rappel et i'obtint, fi
Maid les Caraquettois ne gagnèrent point à l'échange. L'abbé Théo-
phile Fortier, qni remplaça l'abbé de Bellefeuille, avait la main ferme.
Il inaugura son ministère en délendant entièrement les noees, et pro.
nonee un vigoureux serinon sur la danse, dans lequel il aceumule toutes
Iefi eondamnationfi que portèrent contre elle lei auteurs anciens, les pères
de l'église et les conciles. 11 continue le diinanche suivan1 à dire ce y'il
pense des ealiarets, des veillées de eartes, et des parents mous qni laissent
trop de liberté à leurs enfantp. Tout u'allait paa très bicn, seinble-t-iI,
dana IG paroisse, et le curé avait de bonnes raisons de morigéner. Car
bientôt une grave faute contre la inorale (un cas d'avortement) causait
un seaiidale publie. L'abbé Fortier rEscilut de réagir fortement et de
recourir aux foudres ecclésiastiques. Lz jour de la Septuagésime, il a
eonsigné au cahier de prime la snbstance d'un sermon fulminant :
ir L'égliee, dit-il, qui ainie et chéri1 ses enfants,. . . es\ obligée quel-
qurs tais Je sévir conlre eux et dr Ise puiiir, afin qut le~ enianir rebelles
7 Le3 prônes ne sont pas signéi, ni dalé' résuliLrernenr. Xouu avons ideniifi: ces
deux curés par la chrnuologie des rsgistrm pnroissiaur.
Carrespondance des évêques de Quibec, analysée dana les Rapports de Parchi-
&te de la promice de Québec, I9SW pp. 305, %2, 348.
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