Page 120 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Jérôme.  Ce texte très intéremnt a étL conmrvé.   Il  noui montre l'op-
                                   position  des missionnaires à ces mariages néfaetes entre prwhes parenta,
                                   si fréquenta autrefois eh-  les Acadiena,  et noua apprend taus les détails
                                  de celui-ci.  Dès  le  début  de la  messe  dominieale,  l'abbé  Sigogne monte
                                   en chaire et,  après un habile préambule, il déclare la nullité de ce mariage
                                   et excommunie les coupablm ;
                                          u J'interdii,  dil-il,  l'enlréc  de  Iëglise  durant  le  Ste  Meree  au  mel-
                                      heureux  couple  qui  a  ai  audwieuaement  violé  le  loi  de  Dieu  et  méprisé!
                                      son égliae.  suvoir  Pierre  S.. . et  Marcelline  B. .. qui  l'a  suivi  dans  ln
                                      prêvnricatjnn  et  qni  titni  srec lui.. .
                                          a l'interdis  audri,  l'enirce  de  l'églia  et  I'aasistence  L  la  SL~ hiesse
                                      aux  inloriunGii père  et  mère  de  le  fille  qui au  mEpris  du ciel  ont  causé,
                                      conduit  el  ech~é certe  déiesiallr  union.  J'inttrdis  Hypolite  B. .. et
                                      son épouac.  Conimrnr  çclui qui était  n~sis à !a  .première phce dans I'égliae
                                       (il érail  p~rrnier rniirguill~r) s'esi+il rrlüc,hé  au  point  d'exposer  à  un  tel
                                      deshonneur.. . ?
                                          u J'interdil  de  niêmc  I'ciitréc  de  I'égliue  et  I'assisiance   1i n1ea.e  à
                                      Laue  ceux qui ont  cooperé  en  quelque chose i ce iriariage  iiliciie.  par leur
                                      présrncr.  par  leur  aciian,  par  leur  conscil, par leiir  usaistailce,  et noinmé.
                                       inrnr  Joseph  L.. . et  sa  611e  Julie, siuri  qu'à  Louis  hl.. . et cela jusqu'à
                                      ce  q+u'ils  danncnt  sa~isfaciion à  l'kglise  pour  le  scandale  qu'ils  ont
                                      CaUFr . . .
                                          u Mainipnant  je tléclare aux onze pereonnes que j'ai  noniniém ou  dési-
                                      gnées  qu'elles  aieui,  au5siiGt  niou  fiscours  fini,  i sortir  de I'êglise,, car
                                      je  nr continuerai  pas  la soleuiti16 de I'oRice  en  leur  prkence,  nl  aujour-
                                      d'hui  ni  aucun  jour  jusqua  ce  qu'ils  wisnl  rkonci!iés  à  l'église..  . n
                                       dan^  les  semaines  suivantes,  au  cours d'un  lune  de miel  probable-
                                   ment troublrie par le renirirds,  les deux jeunes  gens vinrent trouver l'abbé
                                   Sigogne,  puis.  un  dimanche,  5  la  grande  inesse,  ils firent  amende  Iiono-
                                   rahie  à la  sainte tahle et deinondcrent pénitence.  L'abbé  Sigopne, revélu
                                   de  see  ornenients  sacerdotaux,  s'avança  vers  enx  et,  de van^  l'assistance
                                   émut! à le  fc~is par  la solenniif  dn moment et la pitié tlu'inspirait  le jeune
                                   couple,  porLa  ceite  condamnation  :
                                          a  Pour votre  péoiteiicc  et  pour  la  réparslion  el  ~aiisfaciion du  scan-
                                       dale  qne  vous  rvzz  cnu& . , . voue  nssisterez  pendant  six  aiis  cowécuiils,
                                       tous  lep  dimanches  et  Izlrs,  ii  la  prière  et  ii  la Ste  Messe  au  fond  de
                                      I'égli~e~ contre  la  gtandc  porte,  I'homme  du  coié  des  hommes,  et  la
                                      femme  du  cotk  des  fenime~, celle-ci  un  mouchoir  blanc  sur  la  tête,  et
                                      I'homme  un  mouchoir  hlaac  autour  du  ml .. . obeervani  lorsque  vous
                                              1
                                      assi~trre~ la  iiiesse d'avoir  clinciin  une chanderle  allumée que  vous  lien.
                                      drez  i main.  an  nioins  depuis Le Sonctru  ~nsqu'après la cornmuniou.. ..
                                           ln
                                      nauf  iuuieIois  l'indulgence  de  MB7 l'é~eque OU  la  mienne prapre  et  non
                                      celle d'un  aulre prêtre . . . II
                                      Nous airiions à  croire  que la  sévériré  de cette sentence  avait surtout
                                   pour but  de frapper  l'imagination des  fidèles, et que les coupables  durent
                                   oblmir une indulgence  avarit  la  fin  de leurs six années de  pénitence  !



                                   6  Aiu archives  de 1'Univereiri. Saini-Joseph. à  Moncton,  N.-B.  Le  Pèrc  Dwnaud
                                      cirh en les attéuuan4  rh  larges  extraits de ce sermon,  qui lui avait été cornmu-
                                      niqui pw  Phci&  Gaudst.
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