Page 119 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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Après leur retour de la Déportation, les Acadiens furent de longues
années aanv pastrurs r6guliera. Ils y ptirent des habitudes d'indéperi-
datice et quelques abus s'irilroduiaireni. L'abbé Bourg rencontra des
dificultéa avec ses fidèles de Tracadieclie (Carleton) et dut sévir pour
réprinier l'ivtogrierie cllez les Indieris de R~stigourhe et les pEchcurs dc
Percé. Un Irlandais . . . ér:rit+il à sori évêque, il y a deux jours, étant
ivie, s'eat noyé. J'ai ordonné qu'il fut enterri. bors du eime~ière et refusé
aux Irlandais d'y aller. C'eet une choae horrible, c'est le troisième, oet
Gré, qui p8rit par la boisson.
Les Acadiens, par une réaction bien eoinpréhen sible, après les dures
aniiée~ de leur dispersion et de leur relour, s'adonnaient à la vie Ineiie
et ou plaisir. [lu urgaiiisaient souvent des veillées de eontm, de ehan-
sons et de danses, et les noees doniiaient oceeeion de bruyantes réjouis-
ances. Il devait 6'). glisser quelque lieenses, car la plupart des miseion-
naires s'appliquèrent à comliattre ces eou tuniw. 1.'~ bhi: Thornas Leroux,
premier curé de Mernrumcook, écrit à l'évéque de Québee : a J'ai aboli
toules les assemblées, les danses, les bals, les veillées, et catéehiaé deux
et irois fois le jour pendaut l'hiver, jusqu'aux Pâques. . L'abbé Leroux:
tr6s âzé, ne réusait pan cepeudarit à rerriplacer tutalernent les willees par
le eaiechisme, ear son suecesseur, l'akibé Po~er, traçait uu portrait peu
fiaiteui de Memrarncook, ek i'abbk Ciquard, troisième turc, l'appelait une
* Babylone prostituée r.
Cependant, Ini et sea successeurs réuesirent a améliorer la paroisse,
à force de patience et de douceur, sans avoir employé de mo!ens extra-
ordiriaires ; en tout css on n'en trouve pas iraee, hure Iiahitants subis-
saient d'ailleurs de péuibles et conteuses tracasseriea, du sei~neur Des
B~rres. au sujet de leurs terres, et méritaient plutôt pitié que rigueur.
A la Baie Sainte-Marie, l'abbé Sigogne s'employait aussi à OiseipIiuer
son troupeau. j II luttait contre les danses. et ne les permettait qu'aux
noces, i cunditiun que garçons et filles dansent séparément, les garsons
d'un eüté dans une pièce, et les filles ensemble dans une autre. Ce mia-
sionnaire, digne suecesseur des apôtres par son zèle et son kuergie, dut
impo~er, au nioins une {ois. une pénitence ew~mplaire. Un jeune hommc
de Ste-Anne-du-Ruisseau avait Cpousé sa proche cousine, eontre le gré
de ses parents et sans dispense, devant un ministre protestant. Lee
parenls de la jeune fille et quelques esprits forts aveieut conseillé les
deux jeunen Cccrvelés, et ee rriaringe irrégulier avait causé grand bruit
dana In région du Cap Sabk L'abbé Sigogne, qui résidait ha tiitueIlenlerit
à Sainte-Marie, apprit ees nouvellea avec chagrin et, lors d'une viajte.
erut devoir sévir. Apréa avoir pris tous les renseignements, il rFdigera
rninutieueement, eomme il le faisait toujours: une homélie digie de ~iut
4 Abbé A. M~lnnqon (M") : Vie dc Pabbi Bourg, pp. 137 et 145.
5 R.P. P.-M. Dagnsud ; Les Aradirn~ du Sud-Ouel# dt la Norruelle~Ecos~e, pp.
132 & cieq.