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regret. Si vous exigez qu'on s'humilie, eh bien 1
c'est moi qui m'humilie pour les coupables et de-
mande pardon pour eux et pour moi, car je suis peut-
être plus puni qu'eux.
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LE I:IEL, NOTRE RÉI:OMPENSE 1
Durant alBlez longtemps, l'abbé Jean Grandin eut, lui aussi, le
désir des mil!ll!lions. Qu'en pense Vital, qui vient de s'exiler.
au Canada? Sa lettre nous le dit.
Il faut pourtant que je te dise en finissant, ma
bien chère sœur, que tes lettres me font on ne peut
plus plaisir. Tu me dis qne si notre frère l'abbé part
pour les missions, tu seras trop heureuse d'offrir
au Bon Dieu ce nouveau sacrifice. En effet, ma
chère enfant, il n'est pas donné à beaucoup de faire
des sacrifices si agréables à Dieu. Anssi tu peux
être sûre qu'il t'en tiendra compte; on ne perd rien
avec lni. Tn es généreuse, mais il l'est bien plus que
toi encore. Il nous récompensera au centuple de
ce que nous faisons pour lui et nous donnera la vie
éternelle. C'est lni-même qui l'a dit et non pas moi.
Courage donc, encore une fois, chère Mélanie; nous
ne perdrons rien avec notre bon :Maître. Tu ne lui'
demande qu'une chose, me dis-tu, c'est de me revoir
on dans cette vie ou dans l'autre. Jet 'assure que
tes désirs s'accordent bien avec les miens. Je n'es-
père guère cependant nous revoir sur cette terre; ,
mais au ciel, j'espère beaucoup nous revoir, non
seulement toi, mais mon père et tous nos frères et
1 Lettre à Ba sœur Mélanie. _ Lac Athsbaskaw, 8 juin
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