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LES PARENTS,- INSTRUMENTS DE DIEU 1
Monseigneur Grandin taft iei allusion aux eneouragements reçus
de 80n frire Frédéric, lors de son départ pour le Canada
en 18&4; il rappelle aussi l'influenee de sa màre dans la
poursuite de sa vocation. L'anecdote se place aux environs
de 184&.
Je n'oublierai jamais ses paroles de mon frère
lors de notre séparation et je me dis que ce chrétien
mériterait l'honneur d'être le Père d'un prêtre. J'ai
cru m'apercevoir que ce cher frère veut tout laisser
faire au bon Dieu. TI semble ignorer que le bon Dieu
se sert le plus souvent des parents pour s'attirer les
enfants. Pour ma part, je ne serais sans doute pas
prêtre, sans un mot de notre digne mère. Tu te
rappelles qu'épouvanté de notre pauvreté, je n'osais
pas tendre jusqu'au sacerdoce; je voulus me faire
frère de Sainte-Croix. Après quelque temps d'essai,
je revins à la maison passablement découragé, regar-
àant le sacerdoce comme une chose à laquelle, à,mon
grand regret, il m'était impossible de tendre. J'avais
même écrit au pauvre Frédéric pour qu'il me trouvât
un emploi à Paris. Conversant avec notre bOnne
Mèrtl, je' lui fis voir combien je te portais envie.
Pour moi, lui dis-je, il est impossible de tendre si
haut; nous n'en avons pas les moyens. Les avions-
nous, me· répondit-elle, quand ton frère a commencé;
il faut compter davantage sur le bon Dieu; si tu
te sens du goût essaye et les moyens viendront.
1 Lettre Il Bon frère l'abM Jean. - St-Albert, le 5 mal
1877.-CFG .
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