Page 68 - monseigneur
P. 68
1 )
1
!
,
1 1
, 1
'68 MONSEIGNEUR GRaDIN vous P"RLB ... •
1 d'user un peu d'indulgence, car'ils sont de la même
pâte que le reste des hommes; et depuis que je dirige,
j'ai toujours lieu de regretter mes emportements
et mes vivacités. Je n'ai jamais regretté d'être doux
même envers ceux qui me paraissaient mériter le
plus de sévérité.
•
LE PARDON DES OFFENSES 1
On a eu des torts envers vous, je veux même
qu'ils soient bien plus grands qu'ils ne sont en
realité; mais elites-moi, chère cousine, ne devons-
nous pas pardonner Il ceux qui nous ont offensés' Je
ne vois pas grand mérite Il pardonner une offense Il
peine seutie, IDllis j'en vois dans une offense grave;
j'y vois outre la charité, l'humilité; et ne l'oubliez
pas, l'humilité n'est pas seulement une vertu reli·
gieuse, elle est aussi une vertu chrétienne. On vous
a offensé, on a eu grand tort, je ne puis justifier
personne; mais si grave que soit cette offense, est-
elle comparable Il celles que vous et moi avons com-
mises bien des fois envers notre Divin Maître; et
pourtant comme il nous a pardonné aveo bonté, ou-
bliant le passé, nous donnant le baiser de paix, se
donnant lui-même tout à nous pour gage de notre ' i
complète réconciliation. Bonne cousine, je n'ose
m'étendre sur cette idée, elle me conduirait trop
loin; mais de grâce, aimez de nouveau, non pour'
moi, mais pOl1r Dieu, ceux que vous aimiez tant
autrefois; que votre pardon soit complet et sans
1 Lettre à une cousine. _ Ile à le Crosse, le 21 julllet 1885.
- (Série: Coples.lettres, v. 25, Postulation, Rome). '
1
1
j