Page 33 - monseigneur
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Sainte Patronne qui, dit l'auteur de sa vie, se servit
de toutes ses peines de famille, de tous ses chagrins
pour se tourner principalement vers Dieu et trouver
en lui les consolations que le monde et sa famille lui
refusaient. Tous les deux, chère cousine, il me
semble que nous nous aimons bien, d'un amour vrai-
ment pur et saint; cependant cet amour n'est point
encore cequ'il doit être puisqu'il a été pour nous
une occasion de peines et de chagrins. Au ciel nous
ne cesserons pas de nous aimer, nous nous aimerons
même davantage qu'ici-bas et cet amour n'aura plus
les tristes effets que nous déploronsaujourd'hui,
parce que nous n'aurons plus les mêmes imperfec-
tions. Ajoutez que nous sommes ici-bas pour souf-
frir, nous n'avons pas le courage de nous mortifier
comme il faut, et la divine Providence a soin de
semer nos joies de tribulations. Ne nous en attris-
tons pas trop puisque le chemin du ciel n'est pas
autre chose que le chemin de la croix. .
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LE MAIllAGE CHRETIEN 1
Vous m'avez écrit au sujet de vos nièces quelque
chose que je n'ai pas aimé. Permettez-moi de vous
le dire simplement: vous redoutez trop qu'elles se
marient. Assurément nous sommes heureux de ne
point avoir été appelés au mariage; mais il ne fau-
drait pas trop nous opposer au mariage chez les
autres. Il y en a trop qui profanent ce sacrement, qui
1 Lettre à sa cousine Sœur Anne.Marie, Carmélite. - St-
Albert, le 9 décembre 1871. - CFG