Page 29 - monseigneur
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plus souvent. Je n'ai pas de pareilles choses à déplo-
rer. J'en remercie mille fois le bon Dieu. Vous êtes
pauvres en biens, mais vous êtes riches en cœur.
Vous êtes pour moi un sujet de distractions, mais ces
distractions, loin de me nuire, m'encouragent. Cha-
que fois que j'ai le bonheur de tenir Jésus-Christ
entre mes mains, je lui parle de vous. Quand il ne
vous connaîtrait que par moi, je suis sûr qu'il vous
connaît parfaitement. Le jour des Morts, j'ai dit
la sainte messe pour les morts de notre famille, crai-
gnant malgré moi d'avoir prié pour quelques-uns
que j'ai laissés vivants en partant. Le premier jour
de l'an, je dirai encore la sainte messe pour vous
tous, pour demander à' Dieu qu'il nous accorde à
tous une bonne année, bonne surtout au jugement de
Dieu. J'en ferai autant la semaine de Pâques afin que
Dieu nous conserve' dans son amour, comme nous
serons tous, je pense, à cette époque. Je ne voudrais
pas non plus vous écrire sans vous parler de Marie,
notre bonne Mère, qui nous a tant obtenu de grâces.
Je la prie beaucoup pour vous. Priez-la aussi beau-
coup pour moi. C'est pendant le mois qui lui est
consacré que je vais être dans la nécessité pour la
première fois d'évangéliser les sauvages par moi-
même. Ce mois sera passé, je pense, quand vous
recevrez ma lettre, mais vous la prierez cependant
pour moi. Veuillez, chers parents, offrir mes res-
pects et souhaits de bonne année à tous nos parents
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et à toutes les personnes qui ont la bonté de s'occu-
per de nous. Cette lettre est pour sœur Anne-Marie
comme pour vous. Elle mérite bien d'être traitée
comme une sœur. Je la prie ainsi que Mélanie de ne
pas m'oublier auprès des religieuses et pieuses per-