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170 MONSEIGNEUE GEA.NDIN VOUS PA.IlLB •••
1 LETI'RE À DES ORPHELINES 1
Cette lettre 8 été écrite par M.onBeigne~r sur la fin de .... vie.
à de petites nièçes qui ont perdu Jeur mère, morte après
J une longue maladie.
Mes pauvres et bieu chères Enfants,
1 C'est hier que j'ai appris que vous êtes mainte-
nant tout à fait orphelines. Je ne puis moins faire
que d'unir mes peines et mes prières aux vôtres.
Que je voudrais pouvoir faire autre chose 1 Mais
j'e"spère, je n'en ai même aucun doute, votre" oncle
Henri et moi' serons bien remplacés par Cèlui pour
1 lequel nous avons tout quitté. Au moins vous avez
encore vos vieux grands parents et des oncles dé-
voués. Gardez-vous, pauvres Enfants, de vous croire
libres de toute tutelle; suivez bien la direction de vos
oncles qui, j'en suis sûr, vous aiment et vous guide-
1 ront suivant l'inspiration de Dieu. C'est-à-dire sui-
vant vos vrais intérêts.
Mes biens chères Enfants, depuis trois ans vous
1 êtes à une bien dure, mais bien fructueuse école,
1 l'école de la souffrance et du malheur. Quand on a
l'âge de comprendre, on ne peut plus être enfant
après avoir vu souffrir si longtemps et si cruelle-
ment une mère bien-aimée et qu'enfin on la voit mou-
rir.
1 Je vous ai dit que vous êtes tout à fait orpheli-
1 nes; ces paroles prises à la lettre seraient presque
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une hérésie chez un chrétien, un l1lvêque surtout.
1 Notre Père qui est aux Cieux vous restera toujours;
rien, pas même la mort ne pourra nous le ravir;
1 Lettre à de. nièce•• _ St-Albert, le 6 aofit 1900. _ (Stlrie:
Copies-Iettres, v~ 26, Postulation, Rome). .
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