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172 MONSEIGNEUR GRÂNDIN VOUS PÂBLE • ••
Votre vieil oncle qui ne peut que vous aimer et
prier pour vous, mais au moins il n'y manque pas.
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AI:I:EPTATION DE LA MORT 1
Sanr désirer la mort, Monseigneur Grandin 7 était parfait&-
ment réaigné. SB vie fut une préparation à oet Instant
suprême. Voici entre plusieurs une lettre qu'il écrit à aa
famille sur ce sujet.
TI y a aujourd'hui un an, vous aviez la douleur
en même temps que la consolation d'assister notre
pauvre père à ses derniers moments. Je lui écrivais
et ne supposais pas qu'il était sur le point de quitter
cette vie. Cette mort, qui n'a pu me surprendre, m'a
pourtant bien frappé. On sent bien mieux les coups
et les leçons de la mort, quand elle nous frappe ainsi
dans les personnes qui nous sont chères. Si vous
n'aviez vos enfants pour remplacer ceux qui ont dis-
paru pour aller au ciel, j'en ai la confiance, notre
famille y serait plus nombreuse aujourd'hui que sur
la terre. En venant cet automne de l'Ile à la Crosse,
j'ai été assez sérieusement malade. Je croyais pres-
que que le moment était venu pour moi aussi, de
quitter l'exil pour la Patrie. Je n'avais ni prêtre
ni frère pour m'assister, et cependant si le bon Dieu
l'el1t voulu, je n'aurais pas voulu retarder le départ
d'une minute. TI ne l'a pas voulu et je me suis
résigné bien volontiers, soyez-en sl1r. Sans craindre
absolument la mort, je ne me sens aucune dévotion
pour elle et si elle ne me frappe que lorsque j'irai
au devant d'elle, je n'ai pas fini de vieillir.
1 Lettre à ses frères et sœurs. - St-Albert, le 13 décembre
1872._CFG