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dans ces circonstances que l'on sent le bien de la
religion. Je n'ai pas de doute que cette chère enfant
ne vons attende au Ciel; la séparation, si pénible
qn 'elle soit, n'est que momentanée; la vie, comparée
à l'éternité, si longue qn'elle soit, n'est cependant
qu'un moment. Mon tour à moi ne peut "tarder bean-
coup; je suis le seul maintenant de treize enfants et,
à part mon dernier frère, tous sont morts plus jen-
nes qne je ne suis. Je tâche de me tenir prêt en con-
séquence. Henri était ici la semaine dernière; Sœnr
Grandin n'est qu'il trois lieues; nous pourrions nons
parler par téléphone si j'étais moins sourd. Bien
cher Paul, toi et ta femme, vous allez assurément af-
fectionner d'autant plus les enfants qui vous restent
que vous en avez perdu. 0 'est bien nature!. Oepen-
dant je me permets de vous engager à veiller sur
vous, pour que votre affection ne se change pas en
faiblesse; ce serait mal aimer ces chers petits. Ai-
mez-les en Dieu, pour Dieu et pour eux. 0 'est d'au-
tant plus nécessaire que tout semble se réunir pour
ravir les enfants aux parents chrétiens et à Dieu..Te
prie Dieu de bien vous faire comprendre vos obliga-
tions, de vous donner grâee et force pour vons en
bien acquitter. 0 'est le moyen d'avoir toujours des
consolations avec eux. J'embrasse avec l'affection
d'un vieux grand-père en même temps que papa et
maman, Jacques et Madeleine que je ne verrai qu'au
Ciel assurément; j'espère les y voir sûrement.