Page 167 - monseigneur
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LÀ MORT                     167

         dans ces circonstances que l'on sent le bien de la
         religion. Je n'ai pas de doute que cette chère enfant
         ne vons attende au Ciel; la séparation, si pénible
         qn 'elle soit, n'est que momentanée; la vie, comparée
         à l'éternité, si longue qn'elle soit, n'est cependant
         qu'un moment. Mon tour à moi ne peut "tarder bean-
         coup; je suis le seul maintenant de treize enfants et,
         à part mon dernier frère, tous sont morts plus jen-
         nes qne je ne suis. Je tâche de me tenir prêt en con-
         séquence. Henri était ici la semaine dernière; Sœnr
         Grandin n'est qu'il trois lieues; nous pourrions nons
         parler par téléphone si j'étais moins sourd. Bien
         cher Paul, toi et ta femme, vous allez assurément af-
         fectionner d'autant plus les enfants qui vous restent
         que vous en avez perdu. 0 'est bien nature!. Oepen-
         dant je me permets de vous engager à veiller sur
         vous, pour que votre affection ne se change pas en
         faiblesse; ce serait mal aimer ces chers petits. Ai-
         mez-les en Dieu, pour Dieu et pour eux. 0 'est d'au-
         tant plus nécessaire que tout semble se réunir pour
         ravir les enfants aux parents chrétiens et à Dieu..Te
         prie Dieu de bien vous faire comprendre vos obliga-
         tions, de vous donner grâee et force pour vons en
         bien acquitter. 0 'est le moyen d'avoir toujours des
         consolations avec eux. J'embrasse avec l'affection
         d'un vieux grand-père en même temps que papa et
         maman, Jacques et Madeleine que je ne verrai qu'au
         Ciel assurément; j'espère les y voir sûrement.
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