Page 171 - monseigneur
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LA MORT 171
notre mauvaise conduite seule pourrait l'éloigner de
nous et encore, en bon Père, il nous recevrait avec
amour si, regrettant nos infidélités, nous allions
pleurer et prier à ses pieds. La très sainte Vierge, sa
Mère bien-aimée nous a, à la demande de son Divin
Fils mourant, adoptés pour ses Enfants. Sainte Thé-
rèse après la mort de sa mère, s'adressant à la très
sainte Vierge, lui .disait avec confiance: très sainte
Mère de Dieu, plus que jamais soyez ma Mère; et
saint François d'Assise, abandonné par son père,
disait lui aussi: maintenant mieux que jamais je
pourrai dire Notre Père qui êtes aux Cieux.
En voyant votre mère privée si jeune de l'assis-
tance de votre père, travailler et s'inquiéter pour
vous élever et vous mettre en état de vivre par vous-
mêmes et surtout de gagner le Ciel; en la voyant plus
tard tant souffrir et enfin mourir, vous avez dû com-
prendre ce qu'est la vie de l 'homme ici-bas. Notre
vie à tous, même pour les riches, et souvent plus pour
eux encore que pour les pauvres, n'est autre chose
qu'un long et pénible chemin de Croix. Mais la foi et
la piété facilitent ce trajet. La piété est utile en tout
temps et partout; elle vous est même plus que jamais
indispensable. Ne l'oubliez pas: la piété est le remède
à tous les maux, la médecine qui rend le cœur fort.
Au revoir en Paradis, bien chères Enfants, bien
chère Filleule; je vous embrasse avec toute l'affec-
tion possible. Je vous bénis au nom de vos bons
parents qui nous attendent au Ciel, j'espère; je vous
bénis surtout au nom de notre Père qui est aux Cieux,
qui est surtout le Père des orphelins; au nom de la
Bienheureuse Vierge devenue elle aussi notre Mère
et qui nous porte d'autant plus d'affection que nous
sommes plus privés de tout secours.