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20
LE
CHA\u00ceNON
\u00c9T\u00c9
2023
des
gr\u00e9vistes
les
policiers
mentionnent
qu
il
y
avait
beaucoup
de
bruit
des
cris
et
des
hurlements
au
moment
o\u00f9
les
gr\u00e9vistes
se
dirigent
vers
les
cordes
de
bois
empil\u00e9es
au
sud
de
la
voie
ferr\u00e9e
Certains
policiers
ont
\u00e9t\u00e9
entra\u00een\u00e9s
dans
le
groupe
d
autres
sont
bouscul\u00e9s
dans
la
foule
ou
sont
tomb\u00e9s
Ils
affirment
qu
aucun
gr\u00e9viste
n
\u00e9tait
arm\u00e9
ou
ne
poss\u00e9dait
d
objet
pouvant
servir
\u00e0
blesser
et
qu
aucune
menace
n
a
\u00e9t\u00e9
prof\u00e9r\u00e9e
\u00e0
l
endroit
des
agents
Ces
derniers
indiquent
qu
ils
n
ont
pas
utilis\u00e9
leur
arme
\u00e0
feu
ni
leur
matraque
Au
moment
o\u00f9
les
gr\u00e9vistes
qui
se
trouvent
\u00e0
l
avant
du
groupe
franchissent
la
cha\u00eene
pr\u00e8s
de
la
voie
ferr\u00e9e
les
membres
de
la
Coop
ouvrent
le
feu
Pendant
la
fusillade
qui
dure
quelques
minutes
on
estime
qu
environ
75
coups
de
feu
se
font
entendre
Au
d\u00e9part
les
policiers
comme
les
gr\u00e9vistes
croient
qu
il
s
agit
de
feux
d
artifice
Ils
r\u00e9alisent
qu
ils
se
font
tirer
dessus
lorsque
des
hommes
tombent
pr\u00e8s
d
eux
Dans
la
panique
qui
s
ensuit
certains
gr\u00e9vistes
tentent
de
porter
secours
\u00e0
leurs
compagnons
alors
que
les
autres
rebroussent
chemin
et
essaient
de
se
mettre
\u00e0
l
abri
derri\u00e8re
des
voitures
ou
des
bancs
de
neige
Les
policiers
font
de
m\u00eame
Arrestations
des
membres
du
chantier
coop\u00e9ratif
Une
fois
la
fusillade
termin\u00e9e
les
policiers
reprennent
le
contr\u00f4le
de
la
situation
En
s
approchant
de
ceux
qui
gisent
par
terre
ils
constatent
que
deux
d
entre
eux
sont
d\u00e9c\u00e9d\u00e9s
Il
s
agit
de
Fernand
Drouin
27
ans
et
d
Ir\u00e9n\u00e9e
Fortier,
25
ans
Dans
un
\u00e9tat
critique
le
fr\u00e8re
de
ce
dernier,
Joseph
Fortier,
35
ans
est
transport\u00e9
par
la
PPO
\u00e0
l
h\u00f4pital
de
Kapuskasing
o\u00f9
il
succombe
\u00e0
ses
blessures12
Parmi
les
huit
bless\u00e9s
certains
sont
transport\u00e9s
par
ambulance
\u00e0
l
h\u00f4pital
d
autres
s
y
rendent
par
leurs
propres
moyens
Le
coroner
se
rend
\u00e9galement
sur
place
Quand
les
policiers
qui
\u00e9taient
en
appel
\u00e0
Kapuskasing
arrivent
\u00e0
Reesor
Siding
la
fusillade
est
termin\u00e9e
Ils
appuient
le
travail
amorc\u00e9
par
leurs
confr\u00e8res
Certains
s
approchent
des
gr\u00e9vistes
et
r\u00e9ussissent
\u00e0
convaincre
ceux
qui
se
trouvent
toujours
sur
la
route
11
de
retourner
\u00e0
leurs
voitures
Ils
font
ensuite
le
tour
des
voitures
et
notent
les
coordonn\u00e9es
des
passagers
Cependant
les
renseignements
recueillis
ne
sont
pas
uniformes
Tous
prennent
le
nom
des
personnes
qui
s
y
trouvent
mais
certains
vont
aussi
inscrire
les
num\u00e9ros
des
permis
de
conduire
tandis
que
d
autres
notent
les
12
OPP,
Chief
Inspector
Criminal
Investigation
Branch
Memorandum
to
the
Commissioner,
21
f\u00e9vrier
1963
p
5
num\u00e9ros
des
plaques
d
immatriculation
Les
gr\u00e9vistes
vont
ensuite
se
disperser
Pendant
ce
temps
d
autres
policiers
se
rendent
aupr\u00e8s
des
tireurs
Apr\u00e8s
avoir
d\u00e9sarm\u00e9
les
17
personnes
qui
s
y
trouvent
on
saisit
leurs
fusils
ou
leurs
carabines
de
chasse
et
on
les
d\u00e9pose
dans
le
coffre
d
une
voiture
de
la
PPO
Un
sergent
remarque
une
douille
de
pistolet
par
terre
et
demande
o\u00f9
se
trouve
le
pistolet
Au
d\u00e9but
personne
ne
r\u00e9pond
Comme
les
policiers
s
appr\u00eatent
\u00e0
les
fouiller,
Paul
\u00c9mile
Coulombe
sort
un
pistolet
de
son
manteau
En
remettant
son
pistolet
il
affirme
\u00abWe
can
t
work
with
those
bastards
around13
\u00bb
Les
17
hommes
sont
alors
arr\u00eat\u00e9s
et
transport\u00e9s
dans
des
v\u00e9hicules
de
la
PPO
\u00e0
la
prison
de
Kapuskasing
Environ
une
heure
apr\u00e8s
la
fusillade
une
voiture
en
provenance
du
\u00abchemin
d
hiver\u00bb
qui
m\u00e8ne
au
camp
du
chantier
coop\u00e9ratif
se
pr\u00e9sente
\u00e0
Reesor
Siding
Les
policiers
constatent
que
les
deux
hommes
\u00e0
bord
sont
arm\u00e9s;
ils
confisquent
leur
fusil
Herbert
Murray
et
L\u00e9once
Tremblay
sont
\u00e0
leur
tour
arr\u00eat\u00e9s
et
transport\u00e9s
\u00e0
la
prison
de
Kapuskasing14
Au
cours
de
la
matin\u00e9e
du
11
f\u00e9vrier,
des
policiers
interviewent
Paul
\u00c9mile
Coulombe
qui
signe
une
d\u00e9claration
\u00e9crite
de
quatre
pages
et
demie
Ils
s
appr\u00eatent
\u00e0
rencontrer
Roland
Lacroix
pr\u00e9sident
du
chantier
coop\u00e9ratif
et
contrema\u00eetre
lorsque
l
avocat
G\u00e9rard
Cloutier
arrive
sur
les
lieux
et
recommande
\u00e0
ses
clients
de
garder
le
silence15
Accusations
contre
les
membres
de
la
Coop
La
m\u00eame
journ\u00e9e
l
assistant
au
procureur
de
la
Couronne
du
district
de
Cochrane
W.
R
Dupont
\u00e9met
envers
les
prisonniers
l
accusation
d
avoir
tir\u00e9
avec
l
intention
de
blesser
(shooting
with
intent
to
wound)
en
infraction
\u00e0
l
article
216
du
Code
criminel
canadien
On
les
lib\u00e8re
ensuite
moyennant
un
cautionnement
de
500
$
pour
le
groupe16
Le
comptable
de
l
Union
catholique
des
cultivateurs
J
H
Veilleux
paie
le
cautionnement
Il
indique
qu
une
partie
de
l
argent
provient
\u00ab
from
persons
friendly
to
the
settlers
who
asked
him
to
settle
the
matter17
\u00bb
Le
lendemain
le
procureur
de
la
Couronne
du
district
de
Cochrane
se
rend
\u00e0
Kapuskasing
pour
d\u00e9poser
13
Op
cit.
Paul
\u00c9mile
Coulombe,
Prelimary
Hearing
p
108
14
Ibid
p
86
15
Ibid
p
64-66
16
OPP.
J
S
K
Barr,
Industrial
Unrest
in
Kapuskasing
27
f\u00e9vrier
1963
p
1
17
Op
cit
\u00ab\u00a0$
9
500
in
Bail\u00a0\u00bb
s
p
Il
y
a
des
liens
entre
le
chantier
coop\u00e9ratif
et
l
Union
catholique
des
cultivateurs
Ainsi
Paul
\u00c9mile
Coulombe
est
li\u00e9
de
pr\u00e8s
\u00e0
ces
deux
organisations
ainsi
qu
\u00e0
l
\u2019Action
catholique
rurale
du
Dioc\u00e8se
de
Hearst
CRIMES
ET
JUSTICE