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NOTRE COMMUNAUTÉ, NOS INSTITUTIONS
L’ancienne école de Clarence Creek, vers 1910. Source : CRCCF, Collection
Centre culturel « La Ste-Famille », reproduit de la collection M Joseph
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Beauchamps, Ph83-R80F9.
universel largement contrôlé par l’État et financé par
la taxation locale. Ces lois prévoient un financement
local des dépenses reliées aux écoles par la taxation
foncière et des octrois du gouvernement. La mise
en place d’un système de subventions provinciales Texte des infâmes « Instructions 17 » (le Règlement XVII), p. 1, juin 1912.
permet au gouvernement d’établir un droit de regard Source : CRCCF, Fonds ACFO, C2-82-7a-p1.
sur les systèmes locaux.
linguistique pose problème. En 1851, la controverse
Durant cette ère de changements, les établissements entourant l’embauche de l’enseignant unilingue
francophones se multiplient, surtout en milieu rural. francophone Gigon au sein de la commission
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Au début du XVIII siècle, les francophones sont scolaire de Sandwich témoigne de défis entourant
concentrés dans les régions du sud-ouest du Haut- le recrutement d’un personnel enseignant bilingue.
Canada, dans les comtés d’Essex et de Kent. Après La décision du Conseil de l’instruction publique
les années 1830, les colons en provenance du Québec d’accepter de remplacer la connaissance de l’anglais
s’établissent principalement dans les comtés de par la connaissance de la grammaire française
Prescott et de Russell, ainsi qu’à Ottawa, augmentant pour déterminer l’admissibilité à la certification
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ainsi considérablement la population francophone en d’enseignant(e) crée un précédent . La politique
Ontario. Entre 1851 et 1911, cette population s’accroit officielle des années 1840 à 1876 permet une diversité
à un rythme exponentiel et passe de 27 000 à plus de linguistique, pour le personnel enseignant et pour ce
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202 000 . qui est du contenu des manuels scolaires. Les réponses
officielles fournies aux commissions scolaires locales
Au départ, la législation n’aborde pas la question de indiquent une tolérance tant au niveau des écoles
la langue. Les autorités supposaient sans doute que françaises que des écoles allemandes et gaéliques.
l’anglais serait la langue utilisée pour l’enseignement En 1883, le français constituait l’unique langue
et la communication dans les écoles. Toutefois, les d’enseignement dans 27 écoles des comtés de Prescott
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responsables de l’éducation sont appelés à répondre et Russell .
à des requêtes émanant de collectivités où la diversité 5 Sur le cas Gigon, lire le chapitre XVI du Report of the Royal Commission
on Education in Ontario, 1950, p. 394.
6 Robert Choquette, Langue et religion. Histoire des conflits anglo-
4 Cornelius Jaenen, Les Franco-Ontariens, Presses de l’Université français en Ontario, Ottawa, Éditions de l’Université d’Ottawa, 1977,
d’Ottawa, Ottawa, 1993, p. 135. p. 65.
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