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VISAGES

Barrières et défis

En tant que jeune, a-t-il rencontré des barrières à
percer dans les milieux des arts, de l’animation
culturelle et de la production audio-visuelle? Son
secret : ne pas demander d’argent. « Quand tu ne
demandes pas d’argent, les gens ne posent pas
trop de questions! » Il affirme qu’il a décroché
ses premiers postes d’assistant technique
et d’assistant en animation simplement en
travaillant fort auprès des gens qui l’inspiraient.
Une fois les connaissances et les capacités
atteintes, la suite logique était de l’embaucher
car il avait travaillé énormément pour mériter le
poste.

William a eu à surmonter des défis, par exemple
quand il a dû mettre fin à sa carrière au rugby. Il
jouait pour l’équipe provinciale et devait jouer William Burton montre son application mobile pour Le Réveil.
pour l’équipe nationale, mais pour des raisons
de santé, après des blessures à répétition, il a été « Est-ce que je veux être Franco-Ontarien ou Franco-
obligé d’arrêter. Il a su canaliser cette énergie, cette Ontarienne? » C’est souvent dicté par les parents
confiance dans ses habiletés – acquises sur le terrain de ou par les enseignants à l’école. Il dit qu’à travers
rugby – dans son entreprenariat et son bénévolat dans les activités culturelles, il veut donner la chance aux
le milieu culturel. Et comme pour plusieurs Franco- jeunes de se poser cette question – et d’y trouver des
Ontariens, sa passion pour sa langue et sa culture ne éléments de réponse. William veut faire naître la fierté
lui ont pas toujours fait des amis. En affichant sa fierté qu’il porte d’être Franco-Ontarien chez les jeunes qui
et en choisissant d’œuvrer dans le milieu culturel participent aux activités du Réveil.
franco-ontarien, il fallait être prêt à en perdre, dit-il.
Un sacrifice parmi d’autres sur son cheminement L’avenir du Réveil
comme jeune leader franco-ontarien.
William insiste bien évidemment – et comme tout
Pourquoi le patrimoine? bon leader – pour que Le Réveil ne soit pas seulement
son affaire à lui, mais celle de toute une équipe de
William est fils d’une enseignante et provient d’une jeunes (neuf au moment d’écrire ses lignes), tous aussi
famille qui met beaucoup l’accent sur l’apprentissage. passionnés, motivés, talentueux et travaillants que
Il se dit inspiré par les batailles de notre histoire, dont lui. Avec son équipe et ses succès jusqu’ici, il est très
plusieurs ont été perdues, mais aussi par les victoires probable que son rêve d’être LE service de référence
dans le domaine des droits à l’éducation en français, en animation culturelle – un genre de FESFO pour
les luttes fructueuses pour nos écoles et conseils les arts et la culture – en Ontario français et dans le
scolaires francophones, ainsi que le travail ardu de Canada francophone deviendra réalité. Et sinon, tout
nos ancêtres dans les champs et dans les mines. Grâce comme pour sa carrière de rugby, il saura sans doute
à des contacts pendant son secondaire avec des gens se réinventer en quelque chose d’encore meilleur.
comme Félix Saint-Denis, de L’écho d’un peuple, et
des artistes comme Stef Paquette avec sa chanson sur Nous offrons toutes nos félicitations à William,
les mines (On se r’voit à soir), le lien avec le patrimoine qui vient de terminer son baccalauréat en théâtre à
franco-ontarien était soudé. Son rêve de faire connaître l’Université d’Ottawa, et souhaitons tout le succès
les talents artistiques aux jeunes de son âge inclut possible à l’équipe entière du Réveil pour ses projets
maintenant aussi celui de faire connaître le patrimoine. d’avenir. On vous voit aller, on est inspirés… et un
jour une page d’histoire parlera du Réveil, de William
Il se donne comme mission, dans ses activités auprès et de sa capacité à sauver toute une province du
des jeunes, de favoriser leur éveil culturel. Les jeunes manque d’activités culturelles et patrimoniales en
n’ont souvent pas le temps de se poser la question : temps de confinement!

LE CHAÎNON, ÉTÉ 2020 39