Page 318 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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C~INDUSTRlE LAITltRE

             Par son origine et son importance, l'industrie laitière est, avec l'agri-
        culture à laquelle elle se rattache étroitement, l'une des premières de la
        Province. Dès 1529, il Yavait, sur une ferme établie au cap Tourmente,
        70 têtes de Mtail et en 1667, on en comptait 3,107 dans toute la Nou-
        velle-France.   Jusqu'au milieu du 19ième siècle, ses progrès furent,
        plutôt lents: la fabrication du beurre et du fromage se faisait alors dans
        les fermes et l'outillage était rudimentaire. En 1861, Québec produisait
        15,906,949 livres de bemre et 686,297 livres de fromage.
            La première fromagerie de la Province fût ouverte à Dunham, dans
        le comté de Missisquoi, en 1865 et un syndicat de patrons fondait la
        première beurrerie du Canada à Athelstan, dans le comté de Hunting-
        don, en 1873. Autre fait intéressant, le premier séparateur centrifuge
        qui ait fonctionné en Amérique fût importé du Danemark en 1882 et
        installé dans une fabrique il. Ste-Marie-de-Beauce.
            Par la suite, les développements de cette industrie furent très rapi-
        des: alors qu'il y avait seulement 25 fromageries en 1870, on comptait
        728 beurreries et fromageries en 1890 et 2,142 en 1910. A partir de cette
        date, un mouvement de concentration s'est produit qui se continue
        encore aujourd'hui: en 1920, le nombre des fabriques était tombé à
        1,808 et en 1928, il n'était plus que de 1,473 dont 73 n'ont pas fait de
        fabrication malS se sont occupées exclusivement de l'expédition du lait
        et de la crôme dans les villes canadiennes et aux :Btats-Unis. Ce mouve-
        ment de concentration n'a rien d'anormal et résulte de l'évolution subie
       par l'industrie laitière.  Des fabriques trop rapprochées les unes des
       autres se sont fusionnées en vue d'une production plus économique et
        d'autres ont été remplacées par des postes d'écrémage.       Ces postes
        d'écrémage étaient au nombre de 31 en 1928. De fait, la production a
       augmenté presque constamment. La valeu'r totale du beurre et du fro-
        mage était de $15,656,896 en 1910, de $27,861,583 en 1917 et en 1920
       elle se montait à $36,953,199. En 1928, elle était revenue 11 $29,413,858
       avec la baisse du prix de vente des produits laitiers; mais "il faut tenir
       compte de l'au,gmentation de la consommation en nature du lait et de
       la crème, de la fabrication de la crème à la glace et de l'exportation aux
        ttats-Unis.
            Le gouvernement provincial réglemente et surveille la fabrication
       du beurre et du fromage. Le fabricant en chef d'une fabrique doit Hre
       détenteur d'un diplôme de fabricant de beurre ou de fromage, ou des
       deux, et d'un certificat d'expert-essayeur de lait. Ce diplÔme et ce certi-
       ficat sont décernés par l'École de Laiterie de la province de Québec,
       après examen et sur recommandation d'un bureau d'examinateurs
       nommés par le ministre de l'agriculture. Un permis spécial peut aussi
       être accordé pour des raisons de compétence et d'expérience. Mais en
       tout temps, sur recommandation de l'inspecteur-général des beurreries
       et fromageries, le ministre peut révoq uer ces diplômes, certificats et
        permi~ spéciaux.
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