Page 431 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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390                 LA COLONISATION DE LA
          les conclusions de celui du comité de la Chambre des lords.   La discus-
          sion sur cette question commença dans la Chambre des Communes, le
          29 mars 1821.    Les colonies anglaises eurent un bon défenseur dans la
          personne de Marryatt, que l'on avait vainement essayé de faire nommer
          représentant de la province de Québec, à Londres.      Marryatt plaida
          vigoureusement la cause des colonies et s'opposa à la réduction des droits
          sur les bois importés des ports de la Baltique (1).   Les membres des
          Communes étaient bien en faveur de certains droits protectifs pour les
          colonies, d'un autre côté ils croyaient que cette protection ne devait pas
          être telle que le commerce de l'Angleterre avec les pays étrangers dût
          en souffrir.  C'est pourquoi, le bill présenté par l'honorable Thomas
          Wallace, vice-président du bureau du Commerce, fut passé en troisième
          lecture presque à l'unanimité de la Chambre, le 19 avril 1821.  D'après
          la teneur de ce bill, un droit de 10 chelins était imposé sur les bois impor-
          tés des colonies et les droits sur les bois importés de la Suède et de la Nor-
          vège étaient diminués de dix chelins, et se trouvaient être maintenant
          de E2. 15s. par quantités spécifiées dan:" l'acte, au lieu de E3. 5s. comme
          auparavant.
               En tenant compte de la différence dans les taux de transport entre
          les ports de la Baltique et ceux des colonies de l'Amérique, on calculait
          qu'il restait encore une marge de El. lOs. en faveur des bois des colonies.
          Ceci allait permettre aux commerçants de bois du Canada de soutenir la
          concurrence avec les commerçants des pays du nord de l'Europe.       En
          annonçant à ses lecteurs la décision du gouvernement Impérial, Il', Ga-
          zette de Québec leur conseillait de tirer le meilleur parti possible des con-
          cessions qu'on consentait à leur faire. "Les frets, y disait-on, sont pour le
          moins plus bas de cinq chelins cette année, tâchons de porter du bois au
          marché de manière à pouvoir le vendre plus bas de cinq chelins que l'an-
          née dernière; mettons plus d'attention dans le choiX' de la qualité, et
          notre bois pourra peut-être encore soutenir le droit de dix chelins (2)".
               Dire que la restriction imposée sur les bois des colonies eut toutes
          les conséquences terribles qu'on en prévoyait serait une exagération.
          Les navires continuèrent à transporter en Angleterre les plus beaux pro-
          duits des forêts du Canada, et le commerce du bois de construction ne
          tarda pas à reprendre une grande activité.
               Néanmoins, l'agitation causée par cette question avait causé une
          profonde pertubation par tout le pays.   Des milliers d'ouvriers s'étaient
          trouvés sans travail, et la détresse régnait partout.  La dépression COIn-
          merciale s'était accentuée.   La valeur des exportations, qui était en
          1820, de E766,797, était tombée à E511,392, en 1821, celle des importa-
          tions était passée de E1,294,734, en 1820, à E873,156, en 1821.   Enfin
          le revenu provincial était tombé de E102, 142, en 1820, à .:E78,164, en
          1821.
               Dans une requête adressée au roi, à la Chambre des lords et à la
          Chambre des Communes, en 1822, les membres de la Chambre d'assem-


              (1) Hanssrd's parliamentary debales.  Second series,  Vol, 1, colonne. 542-1500,  Vol. 5.  Colonne 58-270,
              (2) Gq;ette de Québec, 28 mai 1821,
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