Page 290 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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        bien que les travaux éxécutés avec ces deniers fussent parfois à refaire
        de nouveau. Cette coutume néfaste, qui se propageait malheureusement
        trop vite, avait deux effets désastreux: }O celui de ruiner la munici-
        palité qui en était la victime, en augmentant sa.ns cesse sa dette, et, par
        le fait même, le taux de sa cotisation, et; 2° celui de détruire le crédit
        de telle municipalité auprès des prêteurs et des institutions financières
        invitées à négocier ses bons ou débentures.
             Pour avoir une idée du commerce de bons ou débentures qui se fait
        dans la province de Québec, c'est-à-dire de bons émis par des corpora-
        tions municipales ou scolaires seulement, on n'a qu'à consulter le
        Tableau XX du chapitre de l'Instruction du présent volume et les
        tableaux l, n et III à la fin du présent chapitre.
             Ainsi, du 1er juillet 1918 au 30 juin 1919, le lieutenant-gouverneur
        en conseil-de qui toute corporationscolaire ou municipale doit mainte-
        nant obtenir une autorisation avant de pouvoir négocier ses bons ou
        débentures--a permis l'émission de débentures pour une somme globale
        de $7,651,636, répartie de la façon suivante:
        Autorisation d'emprunt donnée aux corporations municipales et scolaires
                                                      corporations::iciPa~:s  ~
        r --Corporations scolaires

        I!  ;:leSCités              $  1,]81,000 Dans les citéE      $  3,930,812
           Dans les villes  _. . . . . . . . . . . . . . . .  227,OOC Dans les villes. .. . . . . . . . . . . . . . . . . .  1,372,874
           Dans lesvillages. .. .. .. .. . . . . . . . . . . .  121,2OC Dans les villages_ .. " " . . . . . . . . . . .  542,000
            Dans les campagnes. . . . . .. . . . . . . . . .  126,250 Dans les campagnes. . . . . . . . . . . . . . .  150,500
                  Total. ..... .. .. .. .. .. ...  $  1,655,450  Tcl~._  $  ~W6,Œ6

            Mais ce n'est pas tout. Les obligations scolaires et municipales, en
        1919, s'élevaient déjà à une somme assez élevée, et il faudra, un jour ou
        l'autre, que ces dettes soient remboursées, pour en contracter d'autres
        peut-être, mais si les premières ont été acquittées à terme, par un fonds
        d'amortissement régulièrement constitué, le crédit des municipalités
        occupera alors un rang élevé sur le marché monétaire, et ce crédit se
        réflètera sur toute la province.
            Si l'on veut savoir quelle était en 1917, la dette par débentures non
        rachetées des corporations scolaires et municipales, on n'a encore qu'à
        ouvrir l'Annuaire (1918) et l'Etat financier des corporations scolaires
        (1916-17), pour y voir que cette dette s'élevait au chiffre global de
        $230,122,125 divisée comme suit, entre les deux genres de municipalités:
            a) Corporations municipales (1917),   $199,311,468
            b) Corporations scolaires (1917),       30,810,657

            Comme les lois municipales et scolaires n'étaient pas toujours
        fidèlement observées à propos du fonds d'amortissement destiné au
        rachat des bons ou débentures à échéance, la législature de Québec,
        à sa session de 1917-18, a édicté quelques amendements qui, à l'avenir,
        protégeront les municipalités contre elles-mêmes, et leur aSj3Urera, en
        même temps, un meilleur crédit pour l'avenir.
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