Page 52 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE 37
de-la-Pointe-au-Foin, les deux Toupin, père et fils, celui de Belair ou les
Ecureils (1).
En faisant ces concessions, Talon voulait d'abord protéger la colonie
contre les futures invasions des Iroquois; il voulait ensuite hâter le
développement du pays. Une condition importante de toutes ces con-
cessions et qui jusque-là semblait avoir été oubliée, c'est que les seigneurs
tiendraient feu et lieu sur leur domaine et que leurs tenanciers seraient
astreints à tenir également feu et lieu sous peine de déchéance.
Les officiers militaires qui avaient été gratifiés de belles étendues de
terre, attirèrent bientôt autour d'eux plusieurs de leurs anciens soldats
et des petits groupes de populations ne tardèrent pas à se former sur les
deux rives du St-Laurent.
Talon ne se contenta pas de faire venir des émigrants et de les
établir, il encouragea les industries, fit ouvrir des manufactures de
serges et de draps, des fabriques de potasse et de goudron, une tanne-
rie et une brasserie. Il s'occupa activement de la col!struction des
vaisseaux, et noua des relations commerciales avec les Antilles. Après
de longs efforts, il obtient du roi pour tous les habitants du Canada,
la liberté du commerce dont le monopole absolu avait d'abord été
réservé à la compagnie des Indes Occidentales (2).
Talon, qui était passé en France vers la fin de 1668, 'ne revint au
pays que le 18 août 1670. Il était accompagné des Récollets et d'un
grand nombre d'immigrants.
Courcelles ayant demandé son rappel en 1672, son départ entraina
celui de Talon, qui quitta définitivement le Canada vers le milieu de
novembre. Rentré en France, il fut nommé tour à tour premier valet
de chambre, secrétaire du cabinet du roi et gouverneur du château de
Mariemont, en Flandre. Il mourut célibataire, à Paris, le 24 mars
1694 (3).
Toute la population regretta amèrement son départ; "par ses efforts,
par son dévouement, par le zèle intelligent qu'il avait déployé pour don-
ner l'essor à la Nouvelle-France, il avait gagné la reconnaissance d'un
peuple destiné à vivre et à grandir et dont le souvenir fidèle allait assurer
à son nom l'imortalité de l'histoire" (4).
(1)-Voir pour les titres de ces concessions le 1er vol. des Pièces et Documents relatifs ~ la
Tenure Signeuriale, 1852.
(2)-V. Chap. XII. Jean Talon, M. Chapais; aussi Salone, op. cit. Chap. IV, V.
(3)-Garneau, Vème Edit. p. 266, note 132.
(4)-Jean Talon, M. Chapais, pp. 453-454.