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114 DESCRIPTION DE LA PROVINCE
D.-LA FLORE
PAR L'ABBÉ v. A. HUARD
Conservateur du musée de l'Instruction publique.
La grande étendue de la province de Québec lui assure une variété
de conditions climatériques d'où résulte une diversité considérable dans
sa flore. Toute sa partie habitée est située dans la zone tempérée;
mais son territoire se prolonge vers le nord, entre l'océan et la baie
d'Hudson, jusqu'aux régions arctiques. Aussi la richesse du règne
végétal, en notre pays, est, au point de vue scientifique, d'un grand
intérêt pour le botaniste. Mais, en dehors même de ce côté spécial,
l'importance du règne végétal en notre province est très grande, comme
le fera voir le tableau, abrégé pourtant, que nous allons en tracer, distin-
guant en cet examen, de l'ensemble des plantes herbacées, le système
forestier et des arbres en général.
1.-N os principaux arbres et arbustes.
Les "arbres fruitiers" des régions tempérées prospèrent dans les
vergers de la province de Québec, surtout dans la partie centrale de la
vallée du fleuve Saint-Laurent. Si le PÉCHER et le POIRIER ne peuvent
se cultiver dans la région de Montréal, le CERISIER dit de France croît
partout, ainsi que le PRUNIER, dont les variétés bleues et blanches, sans
être volumineuses comme celles de la Colombie-Britannique, so.nt d'une
saveur plus délicate. Mais c'est le POMMIER qui fait surtout la gloire
de notre arboriculture fruitière. Cet arbre réussit partout dans la
province; mais le pays de Montréal lui est particulièrement favorable et
est le seul à produire la variété dite "pomme fameuse", dont la renom-
mée s'étend, peut-on dire, dans tout l'univers. Nos pommes sont l'objet
d'un commerce d'exportation très considérable -Les "arbustes fruitiers"
sont cultivés dans tous les jardins du pays et servent à la consommation
locale. Ce sont: la CANNEBERGE (atocas), le FRAMBOISIER, le GADE LIER,
le GROSEILLIER, la RONCE. La culture de la VIGNE n'a pas été heureuse
dans la province, même dans la région montréalaise, où elle a pourtant
le mieux réussi.
Les "arbres d'ornement" comptent dans notre flore plusieurs espèces
de grand mérite. Les marronniers, sous d'autres climats, sont admirés
pour leur riche feuillage et leur ombrage épais; mais notre ÉRABLE ne
peut-il, à tous égards, soutenir avantageusement la comparaison avec
ces beaux arbres? Certains palmiers, dont le tronc très élevé se termine
en large parasol, sont d'un grand effet décoratif; mais que dire de notre
ORME et du parasol aussi élégant et mieux fourni que forme sa tête élevée
haut dans les airs? Le FRÈNE, le CH~NE, le BOULEAU, le SAPIN, le
MÉLÈZE, le TILLEUL, le CÈDRE, le CORMIER sont aussi des arbres d'un
bon effet ornemental.