Page 28 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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-C'est péché de rester encabané par un temps pareil ! J'ai
envie d'aller faire un tour dans le bois. Y a de la perdrix en masse
cet automne. Ça s'comprend : on n'a pas eu de verglas l'hiver
aernier.
Marie s'essuya les mains à son tablier de calicot fleuri et elle
resta un instant immobile. tournée vers son mari. Ce dernier ajouta :
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- faut que je passe par le 4 : je dois voir Baptiste Plourde
pour le transport de mes billots de pin. J'pourrais te laisser chez
L.ouis en passant. Tu sais qu'Henriette t'attend depuis des semaines.
Elle s'ennuie, la chire cousine.
Marie répondit assez sèchement :
-Aujourd'hui, j'ai aucune envie de voir la parenté. Je suis
fatiguie. J'aime mieux rester a la maison.
Il vit qu'elIe avait sorti le vieux missel à couverture de moleskine
noire : un souvenir de la grand-mire blalvina. II est tout gonflé
d'images saintes et de cartes mortuaires ; la tranche en est jaunie et.
sur les coins, les feuilles sont usées par les doigts qui les ont mills
fois tournées et retournées. Posé sur l'armoire, le panier d'osier
retient une pelote ds laine grise et un tricot empali dans des aiguillles
d'acier étincelant. II comprit de quelle manièrs sa femme entendait
occuper son dimanche.
II crut quand même a propos d'ajouter :
-Le dimanche te paraîtrait moins long si tu voulais sortir
un peu.
-Sortir ! . Pour entendre pour la centième fois les mémss
plaintes ! Je ne peux plus.
Au mPme instant, le téléphone sonna trois coups : un long.
deux courts. C'est leur signal. Louis-Philippe décrocha le combiné.
C'était une voix de femme.
-C'est Henriette : elle veut te parler.
La conversation fut laconique