Page 111 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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Après s'être arrêtée uri moment pour envelopper le petit groupe
d'un regard suppliant, elle ;ajouta :
-Si vous voulez m'être agrkables, reprenez votre sourire et
vos chansons. Ce visiteur insolite, c'est peut-être un don du Ciel :
l'un des bergers de la Crèche. C'est le temps de mettre en pratique
certaines idées que je vous entends parfois discuter entre vous.
S'adressant à cet étrange invité, Marie lui demanda d'une voix
engageante :
-Qu'est-ce que tu tiens, eomme ça. sous ton blouson?
À cette question, Désiré recula et jeta un regard vers la porte.
Louis-Philippe le retint par la manche et fournit lui-même la ré-
ponse :
-C'est son ehat. II est allé le chercher dans sa cabane en
flammes, au risque d'y être: asphyxié.
-Si c'est un chat, j';ii l'impression qu'il n'en mène pas large,
insinua à voix basse Henri, le mari de Julie. On ne I'a pas vu
bouger depuis qu'il est ent1.é.
-Faut y aller avec douceur, intervint Louis-Philippe. Le
pauvre diable est encore so'us l'effet d'un choc violent. Si sa cabane
et ce qu'elle contenait n'ont pas de valeur à nos yeux, pour lui, c'était
sa fortune. On peut difficilement s'imaginer ce qu'il ressent, puisque
personne d'entre nous n'a habité le monde restreint où il est enfermé.
Le coude appuyé sur le dossier d'une chaise, Louis-Philippe se
frottait la nuque de sa main droite. À ce tic, on savait qu'il cherehait
à résoudre un problème. Après s'être ainsi concentré, il leva la tête
vers sa femme :
-En cherchant un peu, fit-il, on devrait trouver des vêtements
qui lui vont.
Puis, s'adressant à tous ceux qui étaient là :
-Tandis que Marie et moi on va s'occuper de lui, faites comme
si de rien n'était. Nous vous rejoindrons à la table.