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86 LES ANCIENS CANADIENS
i , aussi en dehots du temple, dont toutes les portes restaient
ouvettes, afin de permettte à tout le monde de prendre part au
saint sactifice.
Il était entendu que le seigneur et ses amis dînaient, ce jour-
là, au presbytère, et que le curé et les siens soupaient au manoir
seigneurial. Un gtand nombte d'habitants, trop éloignés de
leuts maisons pour y aller et en revenir entre la messe et le.
vêpres, prenaient leut repas dans le petit bois de cèdres, de
sapins et d'épinettes qui couvrait le vallon, entre l'église et le
fleuve Saint-Lautent,
Les Canadiens de la campagne avaient conservé une cérémo-
nie bien touchante de leurs ancêttes normands: c'était le feu de
joie, à la tombée du jour, la veille de la Saint·Jean-Baptiste.
Une pyramide octogone, d'une dizaine de pieds de haut, s'éri-
geait en face de la porte priocipale de l'église; cette pyramide,
recouverte de branches de sapin introduites dans les interstices
d'éclats de cèdre superposés, était d'un aspect très agréable à la
vue, Le cuté, accompagné de son clergé, sortait par cette
porte, técitait les prières usitée., bénissait la pyramide et mettait
ensuite le feu, avec un cierge, à des petits monceaux de paille
disposés aux huit coins du cône de verdure, La flamme s'éle-
vait aussitôt pétillante, au milieu des cris de joie, des coup. de
fusil des assistants, qui ne se dispersaient que lorsque le tout
était entièrement consumé.
[Dam Ja nuit étoilée, Jes invités du presbytbe, .r'tJfI
vont, L'oncJe Raoul parle d'ast,onomie. Soudain, iJs
arTivent devant lm magnifique {Janoram4 nocturne].
Arrivés à une de ces clairières, qui leut permettait d'embras-
ser du regard tout le panorama, depuis le cap Tourmente jusqu'à
la Ma/baie, de Locheill ne put retenir un cri de surprise, et
s'adressant à mon oncle Raoul: