Page 79 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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               de longueur, toujours proportionné néanmoins à la hauteur de
               l'arbre, avait un aspect très agréable tant qu'il conservait sa
               verdeur; mais desséché ensuite par les grandes chaleurs de l'été,
               il n'offrait déjà plus en août qu'un objet d'assez triste apparence.
               Un bâton peint en rouge, de six pieds de longueur, couronné
               d'une girouette peinte en vert, et ornée d'une grosse boule de
               même couleur que le bâton, se coulait dans les interstices des
               branches du bouquet, et, une fois cloué à l'arbre, complétait
               la toilette du mai.  li est aussi nécessaire d'ajouter que de forts
               coins de bois, enfoncés dans l'arbre de distance en distance, en
               facilitaient l'ascension, et servaient aussi de points d'appui aux
               étamperches usitées pour élever le mai.
                 Un coup de fusil, tiré à la porte principale du manoir, annon-
               ça que tout était prêt.  A ce signal, la famille d'Haberville
               s'empressa de se réunir dans le salon, afin de recevoir la
               députation que cette détonation faisait attendre. Le seigneur
               d'Haberville prit place sur un grand fauteuil; la seigneuresse
               s'assit à sa droite, et son fils Jules à sa gauche.  Mon oncle
               Raoul, debout et appuyé sur son épée, se plaça en arrière du
               premier groupe, entre madame Louise de Beaumont et Blanche,
               assises sur de modestes chaises.  Arché se tint debout à gauche
               de la jeune seigneuresse.  lis étaient à peine placés, que deux
               vieillards, introduits par le majordome José, s'avancèrent vers le
               seigneur d'Haberville, et, le saluant avec cette politesse gra-
               cieuse, naturelle aux anciens Canadiens, lui demandèrent la
               permission de planter un mai devant sa porte.  Cette permis-
               sion octroyée, les ambassadeurs se retirèrent et communiquèrent
               à la foule le succès de leur mission.  Tout le monde alors
               s'agenouilla pour demander à Dieu de les préserver de tout
               accident pendant cette journée.  Au bout d'un petit quart
               d'heure, le mai s'éleva avec une lenteur majestueuse au-dessus
              de la foule, pour dominer ensuite de sa tête verdoyante tous les
               édifices qui l'environnaient.  Quelques minutes suffirent pour
               le consolider.
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