Page 78 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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VIII
LA F~TE DU MAI.
[Le lendemain flWltin, de très bonne heure, Jules et
Arché se réveillent, au milieu de l'excitation géné-
rale}.
Dès que les jeunes gens eurent fait leur toilette, ils passèrent
de leur chambre dans une de celles qui donnaient sur la cour
du manoir, où une scène des plus animées s'offrit à leurs
regards. Une centaine d'habitants disséminés çà et là par
petits groupes j'encombraient. Leuts longs fusils, leurs cornes
à poudre suspendues au cou, leur casse·tête passés dans la cein-
tute, la hache dont ils étaient armés, leur donnaient plutôt
l'appatence de gens qui se préparent à une expédition guetrière,
que celle de paisibles cultivateurs.
De Locheill, que ce spectacle nouveau amusait beaucoup,
voulut sortir pour se joindre aux groupes qui entouraient le
manoir, mais Jules s'y opposa en disant que c'était contte
l'étiquette; qu'ils étaient tous censés ignorer ce qui se passait
au dehors, où tout était mouvement et activité. Les uns, en
effet, étaient occupés à la toilette du mai, d'autres creusaient la
fosse profonde dans laquelle il devait être planté, tandis que
plusieurs aiguisaient de longs coins pour le consolider. Ce mai
était de la simplicité la plus primitive: c'était un long sapin
ébranché et dépouillé jusqu'à la partie de sa cime, appelée le
bouquet; ce bouquet ou touffe de branches, d'environ trois pieds