Page 136 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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LES ANCIENS CANADIENS 137
- Mille pardons, répliqua la supérieure: vous êtes monsieur
Archibald Cameron of locheil!.
- Vous m'appeliez autrefois, Arché, fir le jeune homme.
les temps sont bien changés, monsieur de locheill, répliqua
la religieuse; et il s'est passé bien des événements depuis.
De locheill fit écho à ces paroles, et répéta en soupirant:
- les temps sont bien changés, et il s'est passé bien des
événements depuis. Mais, au moins, madame, comment se
porte mon frère Jules d'Haberville?
- Celui que vous appeliez autrefois, votre frère, monsieur
cle Locheill, est maintenant, je l'espère hors de danger.
- Dieu soit loué! reprit de locheill, toute espérance n'est
pas maintenant éteinte dans mon cœur! Si je m'adressais à
une personne ordinaire, il ne me resterait plus qu'à me retirer
après avoir remercié madame la supérieure de l'entrevue qu'elle
a daigné m'accorder, mais j'ai l'honneur de parler à la sœur
d'un brave soldat, à l'héritière d'un nom illustré dans l'histoire
par de hauts faits d'armes, par les nobles actions d'une dame
d'Haberville; et, si madame veut le permettre, si madame veut
oublier un instant les liens de tendre aHection qui l'attachent
à sa famille, si madame la supérieure veut se poser en juge
impartial entre moi et une famille qui lui serait étrangère,
j'oserais alors entamer une justification, avec espoir de réussite.
- Parlez, monsieur de locheill, repartit la supérieure;
parlez, je vous écoute, non comme une d'Haberville, mais
comme une parfaite étrangère à ce nom: c'est mon devoir,
comme chrétienne, de le faire; c'est mon désir d'écouter, avec
impartialité, tout ce qui pourrait pallier votre conduite cruelle
et barbare envers une famille qui vous aimait tant.
Une rougeur subite, suivie d'une pâleur cadavéreuse, em-
preinte sut les traits du jeune homme, fit croire à la supérieure
qu'il allait s'évanouir. Il saisit des deux mains la grille qui le
séparait de son ioterlocuttice, s'y appuya la tête pendant quel.