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période, on ouvre peu de nouvelles terres et les arpenteurs déjd en place
                           semblent suffire B  la tâche. L'arrivée massive de loyalistes, aprés la guerre
                           de l'Indépendance américaine, précipite les choses.
                                 L'accroissement  rapide  de  l'immigration  entraîne  l'ouverture de
                            nouveaux territoires  et augmente d'autant  les besoins de la colonie en
                           arpenteurs. De plus, les nombreuses contestations quant aux arpsntages
                           effectués précédemment mettent en lumière l'absence de législation pro-
                            pre à  ce domaine au Québec. On adopte donc, le 30 avril 1785, la pre-
                            mière loi québécoise en matiére d'arpentage (25 George III, c. 3). Cette
                            H ordonnance concernant  les arpenteurs  et  la  mesure des  terres i)  fixe
                            bon nombre de pratiques et de rGgiements, lesquels ont peu change par
                            la suite39

                                  On remarque notamment l'obligation  d'utiliser  un modéle de pre
                           ces-verbal. De plus, I'arpenteur devra tenir un registre qui, 3 son ddcés,
                            sera consid6ré comme un bien public et depose A ta Cour des plaidoyers
                           communs du district. L'ordonnance centralise la responsabilité de la prati-
                           que de ce métier entre les mains de I'arpenteur general et prdcise la fa-
                           çon de mesurer les terres.
                                 Vers 1786, le gouverneur supervise, avec l'aide de I'arpenteur gé-
                            neral. l'attribution des nouvelles concessions de terres. Il met sur pied, en
                            1787. un cornit4 des terresAo chargé de ces  opérations.  A  partir de  ce
                            moment, le nombre de terres  concédées  s'accroît rapidement et il de-
                            vient urgent de former de nouveaux arpenteurs. Ainsi, entre le 15 octobre
                            1788 et le 27 juin  1791, le gouverneur  delivre  neuf nouvelles commis-
                            sions d'arpenteur,  ce qui est  considérable;  le nombre d'arpenteurs  au
                            Qubbec passe ainsi de 27  36

                                  Comme le stipule l'ordonnance  de 1785, les terres situées  dans
                            l'aire seigneuriale continuent d'être arpentkes en mesures françaises; par
                            contre,  les terres de  la  Couronne que  l'on ouvre désormais aux  colons
                            doivent &tre decrites en mesures anglaises. On exigera dorénavant des
                            arpenteurs  qui travaillent  pour la  Couronne qu'ils  maîtrtsent l'anglais et
                            connaissent le systéme de mesure britannique4'.



                                 39  En plus de cette loi qui concerne la pratique de i'arpentage,  I'adminisrrarion  colo-
                                    niale adopte une autre ordonnance (25 George III, c.  4). celte fois pour empecher un
                                    individu d'eue en même temps notaire et arpenteur, ce qui elait possible sous le
                                    Rdgime français
                                 40. C'est A partir de ce comité que t'on  Btablit,  en 7792.  le Bureau des  terres  de ta
                                    Couronne.
                                 41.  Lettre de Xolland a  Louis Perreault, 5 juillet  1792  ANQ-Q, E 21/356, Ministere des
                                    Terres et Forets. chemise 1792.
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