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Ainsi, la carte serait une image simplifiée mars conforme à la réa-
lité, construite A partir de données scienttfiques et réalisée au moyen de
différentes techniques qui ne visent qu'a cendre la lecture de l'image la
plus claire possible. La carte apparaît alors comme une image objective,
neutre et vraie. Ce postulat repose essentiellement sur trois aspects de la
cartographie: la nature scient~fique des données. l'application rigoureuse
de techniques de réalisation et, finalement, I'universalité et la simplicité
des codes (signes et symboles).

La nature scientifique de la carte

Certains ont prétendu que la carte est une image vraie (authenti-
que) et objective d'un espace géographique, parce qu'elle est construite
sur des bases sures et vérifiables. L'essor technologique des derniéres
décennies a largement renforcé cet argument en s'appuyant sur la prkci-
sion des instruments et des techniques. La plupart des ouvrages et trai-
tes de cartographie contemporaine insistent d'ailleurs sur la précision des
données, tout comme le font les ouvrages deslines aux arpenteurs. pour
qui la recherche de précision est devenue l'absolu, le bu? ultime4.
En effet. depuis longtemps délà. les données scientifiques ont servi
de caution pour prouver ou appuyer la prétention de la carte a la veracite
En prenant l'exemple des cartes du territoire québécois, on remarque,
depuis le début de l'occupation française. cette revendication de la vérité.
Elle est très clairement exprimée par les auteurs de cartes comme Jean
8ourdon avec son Vray plan du haut et du bas Québec, comme il est en
l'an 1 6605 et Robert de Villeneuve avec sa Carte des environs de Québec,
mesurée trés exactement en l'an 16888 (ftgure 3) Puis, on en arrive rapi-
dement B mentionner des sources qui, à leur tour. ajouteront de la valeur
aux pietentions de l'auteur. Dans cette voie, on compte notamment la
carte de Guillaume Delisle, Carte du Canada ou de la Nouvelle-France er
des découvertes qui y ont été: faites, dressée sur plusieurs observations
et sur un grand nombre de relations /mprimées ou manuscrites7 (figure
30) par Guillaume De I'lsle Gkographe de l'Académie royale des sciences.

4 Un survol des articles publiés dans la revue de l'Ordre des arpenteurs du Quebec,
depuis sa fondation en 1882. montre bien l'orientation de la prarique de celte pro-
fession vers la recherche d'une précision toujours plus grande.
5. Jean BOURDON (1660). cario-bibliographie.
6 Rohart DE VILLENEUVE (16881. cartebibliographie.
7 Guillaume DELISLE 703). cano-bibliografihte.
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