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En 1667, la Compagnie des Indes occidentales nomme le premier
grand voyer en Nouvelle-France, René Robineau de 8écancour, baron de
Portneuf. Son fils, Pierre Flobineau de Bécancour, baron de Portneuf, le
remplacera en 1689, mais ce n'est qu'en 1706 qu'on trouve, dans un
article d'un réglernent du Conseil souverain, la définition de ses tâches:
Ordonne au sieur de Bécancour. grand voyer, de se transporter dans
toutes les seigneuries oii les grands chemins n'ont pas été reglés pour
les régler de concert avec les proprietaires des seigneuries, les officiers
de milice en leur absence s'il n'y a pas de juge et six des plus anciens et
constd~rables habitants du lieu pour suivant leurs avis rkgler où passeront
dorénavant ies chemins publics qui auront au moins vingt-quatre pieds de
Iôrgeur; enjoint le Conseil aux habitants chacun en droit soit de rendre
praticables les dits chemrns et de fournir des journ8es de corvkes pour
faire dans les lieux où il sera nécessaire des ponts sur les ruisseaux ou
levées (si ce sont des marais) suivant le reglement du grand voyer
conjointement avec le seigneur. luge et officier de milice er les dits habi-
tants; enjoint en outre aux officiers de milice de tenir la main faire faire
les dits chemins er ponts et commander les habitants cet effera.
Sous le Régime français, il n'y a qu'un seul grand voyer pour tout le
territoire. Outre les deux premihres d&jh nommées. trois personnes seu-
lement ont occupé ce poste. Ce sont Jean-Eusrache Lanoullier de Boisclerc
(1 731 -1 750), Louis Fleury de la Gorgendiére (1 750-1 753) et Ignace-françois-
Pierre Martin de Lino (1753-1760). Lanoullier de Boisclerc etait le seul
arpenteur parmi ces cinq hommes. Pendant le Régime militaire (1760-
1764), le gouverneur Murray emploie François-Joseph Cugnet comme
grand voyeP4, mais il ne recevra sa commission que le 20 novembre 1 76Sd5,
Une ordonnance de Murray, datée du 27 mars 176646, établit la
procédure pour l'entretien des chemins sous le Régime anglais et ins-
taure une charge de grand voyer pour chaque district de la province4'.
C~ntroduction de cette ordonnance traduit d'ailleurs trés bien les préoccu-
pations du gouverneur: ((Vu qu'une communication libre et facile, et les
43. Jugement du Conseil souverain, vol V, p. 238. Ciil dans Pierre-Georges ROY (19431,
p. 183.
44 On trouve p!iisitLrs prcicgs-verbaux de Cugner, dressas au coürs de cette période,
dans le ionds des granr,s voyers :ANQ-Q, E 2. Grands voyers). nolammenl l'article
25 qui contien: le registre des n.wiutes de Cugnel pour I'annbe 7762
45 Commission de Son Excellence James Murray, gouverneur de la province d~
OiiBbcc, B François-Joseph Cugnst pour exercer la charge de grand voyer dans le
district de Québec n, reproduit dans Pierre-Georges ROY (1931bl, vol 5. p. 1.58.
46 ti Ordonnance pour faire réparer sr raccornrnoder les grands chemins en cette pro-
vint? n, 27 mars 1766. düiiç Arthur G. DOuGnn (1915). Appendice E, p. 82-86.
47 Carleton r8tablii la charge de grand voyet de la province en 1775 mais. dans les
faits, ce sont encore les grands voyers de districi qui accomplissent l'essentiel du
travail. Cette charge seca d'ailleurs de nouveau abolie en 1820.